La Journée de l’ourson témoin

Par: L'hon. Brian Francis

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L’honorable Brian Francis : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour attirer votre attention sur la Journée de l’ourson témoin, un événement national créé par la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations, qui demande aux personnes de tout âge et de toute origine d’appuyer la mise en œuvre complète du principe de Jordan, soit l’exigence juridique qui vise à assurer que les enfants des Premières Nations obtiennent les produits, les services et le soutien dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin.

Le principe est nommé en souvenir de Jordan River Anderson, un garçon de la nation crie de Norway House qui avait des besoins médicaux complexes à sa naissance. Il est mort à l’âge de 5 ans après être resté à l’hôpital pendant des années sans raison valable, tandis que les gouvernements provincial et fédéral se tiraillaient pour savoir qui paierait ses soins à domicile, ce qui n’était un problème que parce qu’il était membre des Premières Nations.

La Journée de l’ourson témoin, qui est célébrée chaque année le 10 mai, marque une date importante dans l’histoire du principe de Jordan. En 2016, neuf ans après le dépôt d’une plainte, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que le sous-financement chronique et la structure des services à l’enfant et à la famille dans les réserves constituaient de la discrimination systémique et il a ordonné au gouvernement fédéral de mettre pleinement en œuvre le principe de Jordan au plus tard le 10 mai.

Il a fallu beaucoup plus de temps pour que des progrès soient réalisés. En avril dernier, un accord de règlement final révisé a été conclu afin d’indemniser les enfants et les familles des Premières Nations qui ont subi des préjudices, notamment en raison de la séparation inutile des familles et du refus d’accorder des soins essentiels au bien-être et à la survie. En outre, les négociations se poursuivent sur l’accord de règlement final de la réforme à long terme visant à prévenir toute discrimination future.

Même si rien ne pourra faire disparaître les torts du passé, cette mesure représente une avancée pour laquelle il a fallu se battre longtemps et qui a été rendue possible grâce à Jordan River Anderson et à sa famille, ainsi qu’aux représentants des plaignants, notamment Ashley Dawn Bach, Karen Osachoff, Melissa Walterson, Noah Buffalo-Jackson, Carolyn Buffalo, Richard Jackson, Xavier Moushoom, Jeremy Meawasige, Jonavon Meawasige, la regrettée Maurina Beadle, Zacheus Trout et ses deux enfants décédés, Sanaye et Jacob, ainsi qu’une coalition de leaders, de militants et d’alliés comme Mme Cindy Blackstock.

Chers collègues, beaucoup de changements sont encore nécessaires pour garantir que les enfants autochtones puissent grandir au sein de leur famille et de leur communauté en étant heureux, en santé, fiers et en sécurité. Nous pouvons agir; c’est notre devoir.

Demain, en collaboration avec la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations, la sénatrice Audette, le sénateur Klyne et moi-même soulignerons la Journée de l’ourson témoin. Nous espérons que vous vous joindrez à nous en souvenir des victimes et des survivants de la conduite discriminatoire du Canada. Merci. Wela’lin.

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