Le sénateur Cardozo rend hommage au très honorable Brian Mulroney, c.p., C.C., G.O.Q.

Par: L'hon. Andrew Cardozo

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Could wearing a Canadian flag, Toronto

L’honorable Andrew Cardozo : Honorables sénateurs, c’est un honneur pour moi de m’adresser aujourd’hui à notre auguste assemblée pour rendre hommage au regretté premier ministre Brian Mulroney. J’ai eu la chance de travailler avec son gouvernement dans plusieurs dossiers d’envergure, que ce soit en tentant de faire pression sur lui de l’extérieur ou en collaborant de près avec ses ministres et ses collaborateurs à l’élaboration de différentes politiques et mesures législatives.

M. Mulroney comprenait comme pas un les identités et la diversité des Canadiens, et c’est là-dessus que j’aimerais insister aujourd’hui. Commençons par la grande mosaïque d’opinions — conservateurs des Prairies, nationalistes du Québec, conservateurs modérés de l’Ontario et de l’Atlantique et minorités ethniques des grandes villes — qu’il a réussi à coaliser, du jamais vu pour le Parti progressiste-conservateur, et par la victoire électorale éclatante qui en a résulté.

Chose certaine, parlant du Québec, l’accord du lac Meech nous a montré à quel point l’unité nationale était importante pour lui, et même si cet accord s’est finalement conclu par un échec, il aura à tout le moins permis au Canada de tenir un grand débat sur son identité.

Il est important de rappeler que, au cœur de l’accord du lac Meech, on trouvait la disposition suivante :

2.(1) Toute interprétation de la Constitution du Canada doit concorder avec : […]

2. la reconnaissance de ce que le Québec forme au sein du Canada une société distincte.

Au-delà de cela, son gouvernement a mis sur pied le Programme de contestation judiciaire, qui aidait les Canadiens, notamment les femmes, les personnes handicapées ainsi que les minorités ethniques, raciales, religieuses et linguistiques, à faire valoir devant les tribunaux leurs droits garantis par la Charte.

Son gouvernement a promulgué la Loi sur le multiculturalisme canadien, en 1988. Il a été le premier premier ministre à présenter des excuses pour des injustices commises par le gouvernement du Canada — aux Canadiens d’origine japonaise, en l’occurrence. Dans le cadre de ce règlement, il a mis sur pied la Fondation canadienne des relations raciales.

Dans le dossier de l’immigration, son gouvernement a augmenté considérablement les niveaux annuels, les faisant passer de 84 000 personnes seulement à son arrivée au pouvoir, en 1984, à 256 000 personnes en 1993, sa dernière année au pouvoir.

En 1990, son gouvernement a annoncé que les agents de la GRC pourraient porter des coiffures religieuses ou traditionnelles, comme le turban, la kippa ou une tresse. Les Forces armées canadiennes étaient également concernées.

En 1991, il a mis sur pied la Commission royale sur les peuples autochtones.

Enfin, le rôle majeur qu’a joué le Canada, sous sa direction personnelle, pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud a été largement reconnu.

Le premier ministre Mulroney avait conscience que le gouvernement pouvait être une force positive et il était sensible aux enjeux des années 1980 et 1990 qui ont défini le Canada moderne et qui ont fait progresser l’égalité en matière de droits de la personne. Même si la diversité, l’équité et l’inclusion font aujourd’hui l’objet d’attaques dans certains milieux, c’est au gouvernement Mulroney que l’on doit la mise en place de nombreuses politiques visant à rassembler les Canadiens d’une manière respectueuse. Son héritage mérite d’être préservé.

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