L’honorable Andrew Cardozo : Merci, monsieur le ministre. Bienvenue au Sénat. Merci d’être ici pour répondre à nos questions.
Ma question porte sur l’ingérence étrangère. Je veux proposer une troisième option. En effet, deux options sont discutées publiquement : l’enquête publique et, bien entendu, le processus suggéré par M. Johnston. Selon moi, les deux ont leurs pour et leurs contre, et votre Chambre semble assurément dans une impasse.
J’aimerais suggérer une option qui combinerait les deux, c’est-à-dire qu’elle comprendrait une enquête publique menée par un juge, tout en prévoyant un rôle actif pour le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et l’Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, qui examineraient les documents au début et à la fin du processus.
Par ailleurs, j’estime important que l’enquête porte sur l’ingérence sous toutes ses formes — politique, économique ou sociale — et de la part de tous les pays. Le problème existe depuis un bon moment. Envisageriez-vous une telle option à ce stade-ci?
L’honorable Marco E. L. Mendicino, c.p., député, ministre de la Sécurité publique : Merci beaucoup, sénateur, il s’agit d’une excellente question. J’aimerais commencer par souligner que l’ingérence étrangère a des répercussions sur tous les aspects de la société, de l’économie aux institutions démocratiques — pensons par exemple à ce que nous ont révélé certains reportages extrêmement troublants au sujet de parlementaires — en passant par la population elle-même. La façon dont la répression transnationale empêche certaines personnes de participer pleinement à la vie de leur communauté est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons créé tous ces nouveaux pouvoirs et mécanismes de transparence.
J’aimerais d’ailleurs prendre un instant pour parler de transparence. Le débat continue sur la meilleure voie à suivre et, à mon avis, si je me fie aux conversations que j’ai eues avec des Canadiens, il faut que les intérêts de nos concitoyens soient au cœur de cet exercice. Selon moi, c’est en organisant des audiences publiques qui permettront aux Canadiens de participer directement au processus et de se prononcer sur les outils dont nous avons besoin pour nous prémunir contre l’ingérence étrangère que nous réussirons à freiner, voire à contrer, ce phénomène et à rétablir la confiance des Canadiens dans leurs institutions.