Projet de loi C-8—Étude de la teneur du projet de loi en comité plénier—Le sénateur Klyne

Par: L'hon. Marty Klyne

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Whale tail breaching water, Newfoundland

Le sénateur Klyne : Bienvenue, monsieur le ministre. Je vous remercie d’être ici aujourd’hui.

Monsieur le ministre, le projet de loi C-8 donne suite à l’appel à l’action no 94 de la Commission de vérité et réconciliation, qui demande de changer le serment de citoyenneté pour les nouveaux arrivants au Canada. Pour expliquer la raison justifiant une telle mesure, le rapport de la commission indique ce qui suit :

Pour les nouveaux Canadiens, dont beaucoup gardent des souvenirs traumatisants de la violence, du racisme et de l’oppression coloniaux, l[a] recherche d’un terrain d’entente entre peuples visés par des traités passe par l’apprentissage de l’histoire des Autochtones et le renforcement des liens de solidarité. La [c]ommission croit qu’il est urgent d’accroître le dialogue entre les peuples autochtones et les nouveaux Canadiens.

Monsieur le ministre, en fonction de votre expérience et de votre vision à titre de ministre de l’Immigration, veuillez nous dire quel est votre plan pour faire progresser l’éducation et le dialogue par rapport à l’histoire et à la culture autochtones chez les néo‑Canadiens.

M. Mendicino : Monsieur le sénateur, j’aimerais d’abord vous remercier de la question et d’avoir résumé avec beaucoup d’éloquence la justification fournie par la commission concernant le caractère urgent de l’appel à l’action no 94.

Comme vous l’avez mentionné, selon la commission, cette démarche est importante notamment parce qu’un serment de citoyenneté qui reflète mieux les Autochtones et notre relation avec eux donnera aux nouveaux arrivants l’occasion d’établir un lien avec leur propre expérience et l’adversité à laquelle ils ont eux-mêmes dû composer avant de venir au Canada ou même une fois ici.

Vous avez parlé de colonialisme. C’est une chose à laquelle nous, parlementaires, et l’ensemble des Canadiens devons nous attaquer. Les façons dont notre passé colonial continue de se répercuter et de se manifester de manière très négative par l’entremise de diverses institutions font qu’il est nécessaire que nous poursuivions ce travail. Cela comprend la façon dont nous accueillons les nouveaux arrivants parmi nous à titre de citoyens.

D’après mon expérience et mes interactions avec de nouveaux arrivants, le serment modifié sera une occasion de mieux les éduquer sur les moyens dont ils peuvent contribuer eux-mêmes au travail de réconciliation en entrelaçant leur propre vécu avec notre histoire, notre présent et notre avenir avec les Autochtones.

Encore une fois, j’insiste pour dire que c’est l’une des nombreuses raisons qui font que cette démarche est si importante.

Le sénateur Klyne : Merci.

Monsieur le ministre, une chose que j’aime beaucoup dans ce projet de loi, c’est la place qu’occupe ce serment dans la cérémonie de citoyenneté. Lors de ces cérémonies, de nouveaux arrivants deviennent officiellement des citoyens canadiens en prêtant le serment de citoyenneté et en chantant l’hymne national. Pour de nombreux nouveaux Canadiens, cette cérémonie, où ils seront entourés de leurs familles et de leurs proches, y compris leurs enfants et éventuellement leurs petits-enfants, représentera un moment important de leur vie.

En plus d’entendre parler des droits ancestraux et issus de traités lors de ces cérémonies mémorables et symboliques, il est essentiel que les jeunes nouveaux Canadiens découvrent la véritable tragédie, provoquée par des générations antérieures, dont ont été victimes les Autochtones ainsi que la véritable richesse des histoires et des cultures des nations autochtones.

Les événements et les commémorations publics autour de la vérité et de la réconciliation joueront un rôle majeur dans l’éducation des nouveaux jeunes Canadiens. Par exemple, il y a désormais la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et une nouvelle approche en ce qui concerne les cérémonies de citoyenneté.

J’espère que le gouvernement mettra aussi en œuvre l’appel à l’action no 81, qui demande l’édification d’un monument national à Ottawa, tout comme la Saskatchewan a répondu à l’appel à l’action no 82 visant l’édification d’un monument dans chaque capitale provinciale. J’espère également que les choses bougeront en ce qui concerne l’appel à l’action no 79 afin que les Autochtones soient représentés à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Pourriez-vous nous parler de l’importance des événements et des commémorations publics et faire le point sur les plans du gouvernement à ce sujet et relativement aux appels à l’action nos 81 et 79?

M. Mendicino : Merci de votre question.

Je commencerai en réitérant l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre tous les appels à l’action, notamment ceux que vous avez cités concernant une meilleure représentation des peuples autochtones et la création de monuments qui incarnent les peuples autochtones. Évidemment, l’engagement à établir une journée nationale pour commémorer la Commission de vérité et réconciliation est une mesure importante, tout comme le projet de loi C-8.

Je vais cependant revenir à l’élément le plus important de votre première question à mon avis, soit de savoir comment ces cérémonies de citoyenneté contribuent à l’important objectif de réconciliation. Cela me permet de parler brièvement de la grande valeur de l’inclusion des aînés dans l’ouverture de ces cérémonies de citoyenneté, de l’affirmation de la reconnaissance de la terre, qui libère notre esprit — faute d’une meilleure expression — pour entreprendre la cérémonie du bon pied, de l’échange de cadeaux, le cas échéant, et de la volonté de laisser cet esprit imprégner ce moment d’une grande solennité pour les nouveaux arrivants, comme je l’ai expliqué plus tôt.

Vous avez raison de vouloir vous informer au sujet des cérémonies comme telles. Elles ajoutent à ce moment très important pour les nouveaux arrivants. C’est difficile de bien l’expliquer, sénateur, mais je crois que j’ai fait de mon mieux.

Le sénateur Klyne : J’espère qu’un monument sera installé à Ottawa et j’espère que les Premières Nations seront représentées au sein de la commission. Merci.

M. Mendicino : Merci, sénateur.

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