La pandémie de COVID-19: l’étude de la réponse du gouvernement en comité plénier

Par: L'hon. Jim Munson

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Le sénateur Munson : J’ai deux questions à poser aux deux ministres, mais avant cela, je tiens à les remercier de leur action. Nous savons que vous faites de votre mieux. Dans un reportage diffusé ce matin à la CBC, on disait ceci :

Les Canadiens qui, face à la pandémie de COVID-19, sont prêts à tout pour rentrer chez eux contournent facilement le contrôle des voyages aériens […]

Et ils relatent des faits réels à ce sujet.

Monsieur le ministre, la Chine a presque aplati la courbe. Les gens qui sont rentrés facilement chez eux ont probablement contourné les contrôles qu’on essayait de leur imposer. Comment pouvez-vous les en empêcher? Quelles autres mesures avez-vous prévues pour garantir que les passagers d’un avion ne rapportent pas la maladie au pays?

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M. Blair : Je vais commencer, puis je céderai la parole à ma collègue qui pourra aborder le point de vue sanitaire. Nous avons adopté un certain nombre de mesures à l’égard des voyageurs qui reviennent de l’étranger. Le transporteur aérien constitue la première ligne de défense. Nous avons émis des directives à l’intention des transporteurs aériens qui assurent les vols à destination du Canada. Ils ont le devoir et la responsabilité de vérifier s’il y a des personnes symptomatiques qui montent à bord. Une fois à bord, ces personnes peuvent poser un risque pour les autres.

Il ne s’agit pas simplement de poser les questions, car nous savons que la grande majorité des Canadiens sont très responsables et consciencieux et qu’ils vont dire la vérité, mais certains ne le feront pas. Nous avons demandé aux transporteurs et à leurs équipages d’observer les passagers afin de repérer ceux qui semblent symptomatiques. Nos représentants en sont avertis avant l’atterrissage de l’avion. Ces personnes sont attendues à la barrière, séparées des autres passagers qui arrivent et aiguillées vers les interventions sanitaires appropriées. Tout le monde doit répondre à une question. On demande aux passagers s’ils sont symptomatiques. Ils doivent répondre. On leur dit également de s’isoler pendant 14 jours. Ils doivent reconnaître qu’ils ont reçu cette consigne.

Des agents patrouillent dans les aires d’arrivée des passagers afin de détecter les symptômes et de diriger les personnes qui en ont vers les autorités sanitaires compétentes. Nous ne procédons pas à des examens de santé dans ces lieux; nous cherchons plutôt à repérer les passagers qui présentent des symptômes à leur arrivée. Nous les informons également des mesures à prendre pour prévenir la propagation de la maladie.

Le sénateur Munson : Madame la ministre de la Santé, pourquoi ne procède-t-on pas à des examens de santé? Je suis allé souvent en Afrique et, parfois, on prend la température des voyageurs à leur arrivée. On faisait cela avant la pandémie. Je pense que la situation est très grave.

Mme Hajdu : Merci, monsieur le sénateur. Tout d’abord, permettez-moi de dire qu’il s’agit d’un virus très sournois. J’entends par là qu’il provoque parfois des symptômes légers sans aucune fièvre, ce qui pose problème. Les symptômes varient d’une personne à l’autre, et il est extrêmement difficile de détecter la maladie. Il arrive parfois que les gens aient des symptômes si légers qu’ils ne savent même pas qu’ils sont malades. C’est pourquoi ce virus est problématique depuis le tout début. En réalité, les meilleures données à notre disposition proviennent de l’épisode du SRAS, où, certains d’entre vous s’en souviennent peut-être, on utilisait des thermomètres à la frontière. Aucun cas n’a été détecté à l’aide de cette technologie.

La façon d’utiliser les ressources dans une telle situation est cruciale. Bien sûr, des agents de quarantaine de l’Agence de la santé publique se trouvent à tous les aéroports. Nous avons triplé le nombre d’employés pour appuyer l’Agence des services frontaliers du Canada. Lorsque des employés de l’agence repèrent des personnes qui présentent des symptômes, ces dernières sont isolées des autres voyageurs, elles sont questionnées davantage, puis elles sont dirigées vers l’Agence de la santé publique, au besoin. Ce travail se fait déjà.

Nous sommes évidemment préoccupés par les gens qui reviennent au Canada et qui ne prennent pas la situation au sérieux, comme la nécessité de se placer en quarantaine pour 14 jours, de rester en isolement pour 14 jours. C’est pourquoi, à compter de minuit ce soir, cette mesure sera obligatoire pour tous les voyageurs qui rentrent au pays.

C’est particulièrement vrai pour les gens qui viennent de pays qui ont minimisé le problème que pose le virus. Nous savons que beaucoup de gens reviennent de leurs résidences d’hiver, par exemple, qui ont peut-être entendu différentes nouvelles concernant la gravité de la maladie et qui ne prennent pas la situation au sérieux. À partir de ce soir, toute personne qui revient au Canada sera tenue de s’isoler pendant 14 jours, conformément à la Loi sur la mise en quarantaine. De plus, il lui sera interdit de s’isoler dans une résidence où se trouve une personne vulnérable et de prendre le transport en commun pour se rendre à son lieu d’isolement. L’Agence de la santé publique du Canada aidera les personnes qui n’ont pas d’endroit où se loger ou qui n’ont pas de moyen de transport privé.

Il faut que les Canadiens qui rentrent au pays prennent la situation au sérieux. Même s’ils ne présentent pas de symptômes au débarquement, il est extrêmement important que les Canadiens comprennent que, pour assurer la sécurité de leurs familles et de leurs collectivités, ils doivent suivre les conseils en matière de santé publique et respecter dorénavant l’exigence de rester chez eux pendant 14 jours. Cela signifie qu’ils ne doivent pas rendre visite à leurs amis et à leur famille.

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