L’honorable Andrew Cardozo propose :
Que, en ce qui concerne le projet de loi S-202, Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada (artiste visuel officiel du Parlement), le Sénat accepte les amendements apportés par la Chambre des communes;
Qu’un message soit transmis à la Chambre des communes pour l’en informer.
— Honorables sénateurs, je souhaite parler de la motion proposant que le Sénat accepte les deux amendements apportés au projet de loi S-202 par la Chambre des communes. J’ai quelques mots à dire sur le projet de loi S-202 : il crée le poste d’artiste visuel officiel du Parlement. Cette mesure législative a été présentée pour la première fois au cours de la 42e législature par le sénateur Wilfred Moore. La version que nous sommes en train d’amender a été présentée initialement par la sénatrice Patricia Bovey. C’est avec fierté que je reprends le flambeau des sénateurs Bovey et Moore et que j’aide ce projet de loi à franchir la dernière étape parlementaire. L’objectif du projet de loi S-202 est de créer le poste d’artiste visuel officiel du Parlement, dont le titulaire sera membre du personnel de la Bibliothèque du Parlement. Ce poste serait un complément au poste de poète officiel du Parlement et se fonderait sur le même modèle.
L’artiste visuel officiel sera en poste pour une période de deux ans et aura pour mandat général de « promouvoir les arts au Canada par l’intermédiaire du Parlement, notamment en encourageant la population à mieux connaître les arts, à les apprécier, à y être sensible et en favorisant leur développement ».
Comme mes collègues le savent peut-être, je suis moi-même un fervent promoteur des arts, et même un artiste. Je suis donc ravi de prendre la parole au sujet de ce projet de loi.
Au Canada, la promotion des arts dans le domaine public remonte à la Commission Massey, qui, dans son rapport publié en 1951, a recommandé de fonder le Conseil des arts du Canada. Ce rapport s’appuyait sur le principe selon lequel les arts ne sont pas quelque chose d’accessoire et d’étranger aux affaires de l’État. Je me permets une paraphrase en disant que c’est grâce aux arts que les communautés transmettent leur vision d’elles-mêmes aux générations futures. Ce qui peut, à première vue, sembler frivole par rapport aux préoccupations et aux difficultés du quotidien peut très bien être ce qui perdure et donne à une communauté la force de survivre.
Il me tarde de voir ce que produira l’artiste visuel officiel, et j’espère qu’au fil du temps, les titulaires de ce poste pourront s’élever au rang d’artistes visuels comme Emily Carr, Stan Douglas, Lawren Harris, Kent Monkman, William Kurelek et Jean Paul Riopelle en créant des œuvres qui refléteront la spécificité et l’identité canadiennes pour les années à venir.
L’autre endroit a renvoyé ce projet de loi au Sénat avec deux amendements que nous soumettrons à un vote aujourd’hui — ou bientôt. Je suis heureux d’affirmer que ces amendements améliorent le projet de loi.
L’un des amendements a été proposé par la députée conservatrice de Sarnia—Lambton, Marilyn Gladu. Il vise à préciser que, en ces temps modernes, cette nouvelle forme d’art qu’est la création numérique doit être considérée comme égale du point de vue artistique aux autres formes d’art plus traditionnelles.
L’autre amendement porte sur la langue de l’artiste visuel officiel du Parlement. Bien que l’art soit une forme de langage en soi, il est juste et raisonnable de veiller à ce que les deux communautés de langue officielle de notre pays aient la possibilité de s’exprimer par l’entremise de la plateforme du Parlement. Par conséquent, je me réjouis que cet amendement prévoie l’alternance de la langue officielle principalement parlée par le titulaire du poste. Cela reflète la pratique déjà établie pour le poète officiel du Parlement.
En terminant, je tiens à dire que j’ai très hâte de voir ce que tous les artistes visuels qui seront nommés créeront avec ce mandat.
Honorables sénateurs, je vous exhorte à vous joindre à moi pour appuyer ces deux amendements, comme vous aviez si gracieusement appuyé la version précédente de ce projet de loi. Merci.
Des voix : Bravo!
L’honorable Leo Housakos : Le sénateur Cardozo accepterait-il de répondre à une question?
Le sénateur Cardozo : Certainement.
Le sénateur Housakos : Sénateur Cardozo, je vous remercie pour vos observations et pour le projet de loi, je suppose. Pouvez-vous nous expliquer le processus? Quel sera le processus de nomination et de sélection? Je suppose que cela reviendra à la gouverneure générale, mais peut-être que vous pouvez nous donner une idée du déroulement du processus.
Le sénateur Cardozo : Merci, sénateur. Si j’ai bien compris, le processus a été conçu sur le modèle de celui qui est utilisé pour le poète officiel. Selon ce processus, les gens soumettent une candidature à la Bibliothèque du Parlement, qui procède à la sélection afin de respecter les différentes diversités — certainement la diversité régionale — que l’on recherche pour ce poste.
Le sénateur Housakos : Je suppose, sénateur, que n’importe qui pourrait proposer n’importe qui? Les gens pourraient-ils se proposer eux-mêmes? Les parlementaires pourraient-ils envoyer les noms de candidats au comité ou à la Bibliothèque du Parlement?
Le sénateur Cardozo : Je crois que c’est le cas. L’idée, c’est de rendre ce poste accessible à tous les Canadiens.