Les services à l’enfance et à la famille pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis

Par: L'hon. Michèle Audette

Partager cette publication:

L’honorable Michèle Audette : [Note de la rédaction : La sénatrice Audette s’exprime en innu-aimun.]

Honorables sénateurs, je salue le peuple anishinabe ainsi que la relève qui se trouve avec nous aujourd’hui.

Chers collègues, je prends la parole aujourd’hui pour vous parler de la décision historique rendue par la Cour suprême du Canada le 9 février dernier à propos de la Loi concernant les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Vous l’avez connue sous le nom de projet de loi C-92. Merci infiniment.

Vous savez aussi qu’il existe une surreprésentation des enfants autochtones dans les réseaux provinciaux de la protection de l’enfance. En 2021, au Canada, 53,8 % de nos enfants en famille d’accueil étaient des Autochtones, alors que les enfants autochtones représentent seulement 7,7 % de la population d’enfants au Canada. Ces enfants sont placés dans des familles qui ne parlent pas leur langue, ne connaissent pas leur histoire et ainsi de suite.

Vous vous souvenez sûrement aussi que le Québec n’était pas d’accord sur la forme de la loi et s’est rendu devant la Cour suprême du Canada. Cette décision vient maintenant mettre un terme au débat, puisque les juges ont déclaré unanimement que la loi est constitutionnelle. Je remercie la Cour suprême.

Opitciwan, la communauté de ma petite-fille atikamekw, a été la première à mettre en place une loi, et on voit déjà des résultats. Depuis 2022, grâce à cette loi, le taux de placement a baissé de 10 % — c’est énorme — chez les enfants âgés de 0 à 4 ans.

Je vais citer Mme Petiquay, directrice des services à l’enfance dans sa communauté :

Les enfants se trouvent à 100 % dans des familles d’accueil atikamekw, où ils peuvent parler leur langue maternelle et conserver leur culture […]

C’est important. De plus, et surtout :

Les enfants se sentent plus écoutés, plus respectés.

Personnellement, je crois qu’on doit se tourner vers une approche positive pour soutenir et accompagner les familles, mais il est également de notre devoir de se rappeler qu’il faut garder à l’esprit la question financière — c’est important —, afin d’éviter que le gouvernement fédéral et les provinces ne se renvoient la balle.

Tout ne va pas changer en un claquement de doigts. Il faudra du temps et il y aura une transition, mais l’important est de se rappeler que nous avons à cœur le mieux-être et le bien-être de nos enfants.

Tshinashkumitnau.

Des voix : Bravo!

Partager cette publication: