L’honorable Diane Bellemare : Honorables sénateurs, aujourd’hui, je veux rendre hommage aux aidants naturels. On ne choisit pas de devenir proche aidant. Cela arrive naturellement, et ce n’est pas toujours facile.
Au Québec, tout au long de la semaine du 6 au 12 novembre dernier, nous avons célébré le travail des personnes proches aidantes et des organismes communautaires qui les accompagnent dans leur parcours.
Au Canada, selon Statistique Canada, près d’une personne sur quatre est proche aidante, ce qui représente 25 % de la population des personnes âgées de 15 ans et plus ou 7,8 millions de Canadiens. La personne proche aidante est généralement une femme de 45 ans à 65 ans qui s’occupe le plus souvent d’un parent.
Il y a peu de soutien de la part des gouvernements pour les proches aidants. Selon une enquête effectuée par Statistique Canada en 2018, le soutien aux proches aidants provient principalement de membres de la famille ou d’amis. Toutefois, on accorde peu souvent un soutien financier aux proches aidants : 14 % des proches aidants reçoivent un soutien financier de la part de membres de la famille et d’amis, 8 % reçoivent des crédits d’impôts fédéraux et 6 % bénéficient de fonds accordés dans le cadre de programmes gouvernementaux.
Pourtant, la contribution économique des proches aidants est importante. Selon une étude citée par Statistique Canada, la contribution des aidants naturels au Canada a atteint vraisemblablement 26 milliards de dollars en 2009 sous la forme de main-d’œuvre non rémunérée. Pourtant, ces aidants reçoivent peu de reconnaissance pour le soutien qu’ils apportent.
Ma sœur Sylvie s’est occupée au quotidien de ma mère pendant de nombreuses années. Elle l’a accueillie chez elle quand elle ne pouvait plus demeurer seule. Ma sœur a dû se retirer du marché du travail, en acceptant toutes les conséquences de cette décision et qu’il est difficile d’imaginer. Je lui en suis très reconnaissante, car, pendant ce temps, comme sénatrice, je pouvais m’occuper des grands enjeux de société.
Il est urgent de penser aux services essentiels offerts aux personnes âgées et très âgées. La vague de vieillissement des baby-boomers ne fait que commencer. Aujourd’hui, 19 % de la population a plus de 65 ans. En me promenant dans les différents établissements du Québec cet été pour trouver un endroit convenable et surtout disponible pour ma mère, j’ai constaté que les robots de demain ne pourront pas réellement prendre soin des personnes très âgées. On aura encore plus besoin de proches aidants.
Honorables sénateurs, comme le dit la chanson : « Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir». Je remercie sincèrement ces anges terrestres qui veillent jour et nuit sur nos proches bien-aimés. Reconnaissons qu’ils ne peuvent vivre uniquement de remerciements.
Merci, meegwetch.