L’honorable Brian Francis : Honorables sénateurs, malgré les recherches et les preuves écrasantes, qui démontrent que pendant plus d’un siècle, des enfants autochtones ont été envoyés de force dans des pensionnats autochtones et d’autres établissements, où ils ont été victimes de négligence et d’abus chroniques et y ont même perdu la vie, beaucoup de personnes au Canada continuent non seulement de nier les faits, mais aussi de les invalider et de les miner.
Il faut fermement confronter et condamner de tels discours et tactiques en politique, dans les médias et sur toute autre tribune. Notre silence équivaut à de la complicité et de la violence.
Nous devons utiliser nos postes de pouvoir et de privilège afin d’amplifier les voix et l’expérience des survivants, qui ont lutté sans relâche afin que la honteuse vérité sur le traitement que le Canada a infligé aux peuples autochtones soit connue et rétablie.
Ils méritent notre plus grand respect, toute notre gratitude et tout notre soutien pour leur force, leur courage et leur détermination, parfois à un coût personnel élevé, et ils sont en droit d’exiger mieux de notre part à tous, ainsi que de tous les niveaux de gouvernement et de la société.
Nous devons aussi rendre hommage aux enfants innocents qui sont morts dans les pensionnats autochtones et dans d’autres établissements, dont des hôpitaux.
Beaucoup ont été enterrés dans des tombes anonymes dont l’emplacement n’a jamais été divulgué à leurs proches et qui continuent de ne pas bénéficier du respect qu’elles méritent. Faisons en sorte que leur esprit et leur corps reçoivent enfin tous les honneurs, le respect et la dignité qu’ils méritent.
Chers collègues, les peuples autochtones doivent diriger le travail, important et sacré, de découverte, de documentation et de partage de la vérité sur le génocide dont nous sommes les victimes, ainsi que la recherche, la récupération, l’identification, la protection et la commémoration de nos enfants disparus. Les parlementaires et d’autres doivent leur donner les moyens de le faire.
Ce travail mené par et avec les survivants et au nom de ceux-ci, afin d’obtenir la vérité, la justice, la guérison et la réconciliation — souvent sans le financement, les ressources ou même les pouvoirs nécessaires — est essentiel pour réparer les torts du passé et du présent et faire avancer le Canada vers un avenir meilleur pour tous.
Aujourd’hui, après leur comparution émouvante et convaincante devant le Comité des peuples autochtones, nous accueillons Kimberly Murray, l’interlocutrice spéciale indépendante pour les enfants disparus et les tombes et les sépultures anonymes en lien avec les pensionnats indiens, et ses collègues, la directrice exécutive Wendelyn Johnson et l’associé principal Donald Worme, ainsi que Stephanie Scott, directrice exécutive du Centre national pour la vérité et la réconciliation, son adjointe de direction Carmen Roy et la survivante et aînée Barbara Cameron.
Je leur suis infiniment reconnaissant ainsi qu’à tous ceux qui s’engagent dans ce voyage difficile, éprouvant et souvent douloureux pour aider les survivants et leurs familles, les collectivités et les gouvernements, et le Canada dans son ensemble. Ces personnes m’inspirent grandement. Je prie le Créateur de continuer à les guider et à les protéger, et j’exhorte les dirigeants, au Sénat et ailleurs, à les écouter, à les croire et à les soutenir aujourd’hui et tous les jours.
Wela’lin, merci.
Des voix : Bravo!