L’honorable Andrew Cardozo : Honorables sénateurs, ce mois‑ci, nous soulignons le Mois de la fierté, le Mois national de l’histoire autochtone et, dans les jours à venir, la Fête nationale du Québec, la Journée nationale des peuples autochtones, la Journée canadienne du multiculturalisme et, bien sûr, la fête du Canada. Un thème qui unit toutes ces journées est peut-être la grande valeur canadienne qu’est le respect. Jour après jour, des Canadiens demandent aux dirigeants politiques de mettre de côté la rancœur et la toxicité et de plutôt diriger avec respect, en trouvant un terrain d’entente. Ils veulent moins de fausses accusations et plus de solutions concrètes; moins de partisanerie et plus de coopération.
Alors que nous parlons des grands enjeux sociaux et économiques, il y a au moins deux vérités au Canada aujourd’hui. La première — la plus difficile —, que l’on observe dans de nombreux pays en cette ère post-COVID, c’est que la vie est devenue extrêmement difficile pour de nombreuses personnes. Le coût de la vie a fortement augmenté, les logements se font rares, l’environnement se détériore, l’intolérance et la division s’intensifient, et les gens s’inquiètent de l’avenir.
La deuxième vérité est plus encourageante : l’inflation a chuté aussi rapidement qu’elle a augmenté il y a quelques années. La Banque du Canada a été la première banque centrale des pays du G7 à réduire son taux directeur il y a deux semaines. Le taux de chômage est faible et plus ou moins stable, et bien que les pénuries de main-d’œuvre persistent, elles nous donnent des raisons d’être optimistes quant à l’avenir des travailleurs dans tous les secteurs.
Le déficit historique provient du fait que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont puisé dans leurs coffres pour sauver la vie de nombreuses personnes pendant la pandémie de COVID, par exemple en versant des subventions essentielles pour maintenir à flot les petites et grandes entreprises et éviter que des gens soient jetés à la rue quand leur source de revenus a disparu du jour au lendemain.
Au fur et à mesure que notre société déploie les efforts nécessaires pour relever ces défis, nous constatons malheureusement une polarisation croissante qui dépasse les murs des deux Chambres du Parlement et qui fait naître des réactions négatives dans de nombreuses tribunes. La plus récente manifestation de cette polarisation est l’attaque frontale contre la diversité, l’équité et l’inclusion. Il ne faut pas se leurrer, cela n’est ni accidentel ni limité.
Il y a des forces qui cherchent des points de pression sur le vaste programme progressiste des dernières décennies et qui les attaquent un par un. C’est ce qui se passe, de toute évidence, dans le domaine politique aux États-Unis.
Ce mois-ci, nous célébrons les principaux aspects de notre diversité — les droits de la communauté LGBTQ, les droits des peuples autochtones, le Québec, le multiculturalisme et le Canada. Parallèlement aux réjouissances, cependant, restons vigilants. Protégeons les valeurs canadiennes comme jamais auparavant.