Joseph Kenneth Levi—Félicitations à l’occasion de sa retraite

Par: L'hon. Brian Francis

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L’honorable Brian Francis : Je vous remercie Votre Honneur. Mes plus sincères félicitations pour votre nomination.

Honorables sénateurs, j’aimerais aujourd’hui rendre hommage à M. Joseph Kenneth Levi, de la Première Nation de Metepenagiag, qui a pris sa retraite du ministère des Pêches et des Océans en janvier. Il a été agent des pêches pendant plus de 30 ans au Nouveau-Brunswick.

Pendant sa longue carrière, M. Levi a souvent été appelé à jouer les médiateurs entre le ministère et les Premières Nations du coin, y compris lors de situations particulièrement tendues où les frères mi’kmaqs de M. Levi ont été victimes de harcèlement et même de violence parce qu’ils tentaient de faire valoir les droits ancestraux et constitutionnels que leur garantissent les divers traités. Il a donné deux exemples.

Pendant la crise du saumon de l’Atlantique, en 1995, M. Levi travaillait près de la Première Nation de Natoaganeg, qui est située à peine un kilomètre de son domicile. C’est donc dire la situation délicate dans laquelle il se trouvait. Après des semaines de surveillance assidue, les autorités ont procédé à de nombreuses saisies et arrestations. Finalement, la rivière a été fermée.

M. Levi était aussi aux premières lignes pendant la crise de Burnt Church, de 1999 à 2002. Selon lui, le ministère était mal préparé et il digérait mal l’arrêt Marshall de la Cour suprême du Canada. Les Mi’kmaqs pour qui la pêche et la vente de homards était un moyen de subsistance se butaient donc à une réaction agressive du ministère, au point de provoquer des affrontements violents. La résistance était vive aussi de la part des non-Autochtones. M. Levi, lui, était pris au milieu de tout cela et il craignait pour sa sécurité ainsi que pour celle de ses collègues et de la population en général. Une fois, des roches ont été lancées sur le navire à bord duquel il était monté, et il a dû venir en aide à une nouvelle recrue qui avait été blessée sérieusement.

Malgré des temps difficiles, M. Levi est fier de ce qu’il a accompli et des défis qu’il a relevés au cours de sa longue carrière au ministère des Pêches et des Océans. Il a favorisé le changement à l’intérieur du ministère, notamment en préconisant le recrutement d’un plus grand nombre d’Autochtones afin de favoriser une meilleure compréhension ainsi que l’établissement de relations entre les populations de la région. Cependant, M. Levi déplore que le taux de rétention reste faible parce que le ministère n’a pas consacré le temps et les ressources nécessaires pour se mettre au diapason des réalités culturelles. Il garde néanmoins l’espoir que le ministère travaillera un jour en véritable partenariat avec les Mi’kmaq, afin que les générations actuelles et futures puissent jouir de leur droit de pêcher et de commercialiser le homard, le saumon et d’autres espèces, ressources que nos ancêtres partageaient volontiers avec les Européens, après le contact.

À M. Levi et à tous les autres fonctionnaires autochtones qui veulent agir de l’intérieur pour améliorer les expériences et les résultats des autres peuples autochtones, je diswe’lalin — merci — de vos contributions et de vos sacrifices. Ayant cheminé à vos côtés au début de ma carrière, je sais à quel point il peut être difficile de concilier les responsabilités personnelles et professionnelles, en particulier lorsqu’on est victime de préjugés et de discrimination, lorsqu’on fait face à d’autres obstacles dans le lieu de travail et lorsqu’on est chargé d’appliquer des lois, des politiques et des programmes susceptibles d’avoir une incidence négative sur nos familles, nos collectivités et nos nations.

We’lalin. Merci.

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