L’honorable Jane Cordy : Honorables sénateurs, ce fut un plaisir et un privilège de côtoyer l’ex-sénatrice Dyck tout au long de son passage au Sénat. Elle m’a appris tellement de choses au fil des ans, que ce soit par ses paroles ou par ses actions.
Lillian est une femme brillante et travaillante qui ne recule devant rien, comme on l’a vu lors de l’étude du projet de loi S-3, qui éliminait de la Loi sur les Indiens les iniquités fondées sur le sexe en matière d’inscription, ou le jour où elle s’est adressée au Sénat pour dénoncer le harcèlement à son endroit dont plusieurs membres du Comité des peuples autochtones s’étaient rendus coupables le 11 juin 2019. Elle était outrée de voir qu’à cause du privilège parlementaire, rien ne pouvait être fait. Il fallait du courage pour faire ce qu’elle a fait, honorables sénateurs.
L’ex-sénatrice Dyck a été nommée en 2005 par le premier ministre Martin. À ses yeux, il l’avait choisie parce qu’elle était autochtone et qu’elle détenait un doctorat, mais elle craignait que le choix du premier ministre ne s’arrête sur quelqu’un d’autre qu’une Autochtone si elle refusait la nomination qu’il lui proposait, alors elle a dit oui.
La semaine dernière, j’ai parlé à la sénatrice Dyck et je lui ai dit : « Lillian, vous avez fait des choses extraordinaires au Sénat et vous avez changé la vie d’un grand nombre de vos concitoyens. Parmi toutes vos réalisations, y en a-t-il une que vous aimeriez que les gens se rappellent plus que les autres? »
Elle a répondu que ce sont les petits gestes qui comptent le plus, ceux qui ont une grande importance, mais dont peu de gens se souviennent.
Ainsi, je vais vous parler de certains des « petits gestes » que l’ancienne sénatrice Dyck a posés. Honorables sénateurs, le 4 octobre est le jour de vigile de Sœurs par l’esprit. C’est une journée pour rendre hommage aux femmes et aux filles autochtones qui ont été assassinées ou portées disparues. Le 4 octobre 2017, à la demande de la sénatrice Dyck, le Président Furey a accepté de garder une minute de silence au début des délibérations du Sénat. À ce moment-là, le Sénat a enfin reconnu ce qui est vraiment arrivé à tant de femmes autochtones et à leur famille. Trois ans plus tard, alors que l’ancienne sénatrice Dyck me racontait cette histoire, elle avait clairement de l’émotion dans la voix parce qu’il s’agissait vraiment d’un moment historique. Par conséquent, Votre Honneur, je vous remercie également.
L’ancienne sénatrice Dyck s’est également souvenue de l’un de nos tout premiers caucus ouverts, qui portait sur les femmes et les filles autochtones assassinées ou portées disparues. À la fin de la réunion, la sénatrice Dyck nous a fait chanter la chanson Strong Women Song, qui est chantée en l’honneur des femmes autochtones et dans le but de donner de la force aux femmes. Elle a admis que c’était la dernière fois qu’elle a chanté en public.
Lillian a été la première présidente du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones à organiser une cérémonie de purification au comité pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Elle a également été la première sénatrice et présidente à demander à de jeunes Autochtones de témoigner devant le comité. Par la suite, le Service des communications du Sénat a invité de jeunes Autochtones à passer une journée sur la Colline pour en apprendre davantage sur le gouvernement et, plus particulièrement, sur le Sénat.
Lillian est convaincue qu’il est important de mobiliser les jeunes Autochtones et d’obtenir leur avis. Après tout, c’est de leur avenir qu’il s’agit. C’est pourquoi elle s’engage depuis 2016 dans l’initiative Vision autochtone au Sénat. Nous savons que les jeunes Autochtones représentent le groupe démographique qui connaît la croissance la plus rapide au Canada.
Honorables sénateurs, Lillian Dyck est une femme incroyable, et je dois dire que ce qu’elle appelle ses « petites choses » est en fait extrêmement important. Elle continue de lutter pour mettre fin au racisme systémique contre les Autochtones, en particulier celui dont les femmes sont victimes. Je vais maintenant m’adresser à l’ancienne sénatrice Dyck. Chère amie, vous avez laissé votre marque. Vous nous manquerez. Merci.
Des voix : Bravo!
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