L’honorable Tracy Muggli : Honorables sénateurs, j’aurais aimé avoir l’occasion de connaître le sénateur Oliver. Vous avez tous rendu de beaux hommages.
Je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage au légendaire Ken Dryden. Nous connaissons tous Ken Dryden le gardien de but, mais beaucoup d’entre nous connaissaient aussi Ken Dryden l’homme réfléchi, intelligent et gentil.
Environ six semaines après l’accident d’autocar des Broncos de Humboldt, j’ai reçu un appel de Ken Dryden. Oui, j’étais stupéfaite. Comment Ken Dryden avait-il obtenu mon numéro de téléphone cellulaire? J’en parlerai un autre jour.
M. Dryden devait se déplacer de Saskatoon à Yorkton, en Saskatchewan, pour participer à un festival du film, et il m’a demandé si je pensais que les habitants de Humboldt aimeraient qu’il s’arrête au passage pour leur rendre visite. Il était si prévenant qu’il ne voulait pas gêner les habitants de la ville dans leur expérience, quelle qu’elle fût. Bien sûr, ils voulaient recevoir la visite de cette légende du hockey dans leur ville et ils étaient aux anges.
M. Dryden a été très généreux de son temps. Il a atterri à Saskatoon et a rencontré de nombreux premiers intervenants qui ont été présents sur les lieux de l’accident. Il a ensuite rendu visite à quatre joueurs et à leur famille dans deux hôpitaux. Il a passé près de quatre heures auprès d’eux. Il a fait preuve d’une véritable compassion et de douceur en écoutant ces gens et, bien sûr, en répondant à leurs questions, qui lui étaient timidement posées et qui portaient sur ses plus grands moments de hockey.
Il a gracieusement laissé à l’unité de réadaptation de l’hôpital plusieurs exemplaires autographiés de son livre Game Change, qui comprend l’anatomie des commotions cérébrales et du syndrome post-commotion cérébrale.
Quelques jours avant sa visite, j’ai demandé à M. Dryden s’il avait besoin d’un temps de repos le soir, et il m’a répondu : « Pourquoi? Que se passe-t-il? » Je lui ai dit que j’avais organisé une activité de bienfaisance pour un organisme jeunesse appelé EGADZ. Il m’a répondu qu’il adorerait y aller. Eh bien, le directeur général de l’organisme a failli avoir une crise cardiaque lorsque je lui ai dit qui j’allais amener à l’événement. Non seulement M. Dryden s’est présenté et a contribué à la vente aux enchères au moyen d’articles avec des signatures personnalisées, mais il a aussi prononcé un discours. Aucun d’entre nous ne savait qu’il était si engagé dans un certain nombre d’organismes jeunesse, notamment dans la création de la bourse Ken Dryden pour soutenir les jeunes pris en charge par le système canadien d’aide à l’enfance. Son discours était émouvant et tout à fait pertinent.
Quand nous avons quitté l’événement, tout le monde était ravi d’avoir passé du temps avec Ken Dryden. Juste au moment où nous pensions que la soirée était terminée, M. Dryden a demandé à aller dans le lieu le plus proche où l’on vendait des laits frappés, son vice bien connu. Je lui ai trouvé du gelato.
Il s’est ensuite rendu à Humboldt pour rencontrer les élèves des quatre écoles de la collectivité ainsi que les responsables communautaires. Fidèle à lui-même, M. Dryden a demandé à voir tout ce qui concernait Glenn Hall, son propre héros du hockey, allant jusqu’à visiter l’endroit où il a grandi et le parc local dédié en son honneur.
Pour ceux qui ne le savent pas, M. Dryden a également fait preuve d’un leadership exceptionnel dans le domaine du développement de la petite enfance. À titre d’exemple, il a été un ardent défenseur du régime national de services de garde abordables pendant son mandat en tant que député et de ministre du Développement social.
Nous nous souviendrons à tout jamais de Ken Dryden comme un géant du hockey, mais, surtout, un géant du cœur. J’offre mes sincères condoléances à sa famille et à ses amis. Qu’il repose en paix. Merci.