L’honorable Andrew Cardozo : Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat et porte sur l’ingérence étrangère, un sujet qui a été soulevé à quelques reprises jusqu’à présent. En fait, c’est plus un sujet de discussion qu’une question.
Nous serons bientôt saisis du projet de loi C-70, et nous avons en main le rapport du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. Je trouve que, en tant que parlementaires, nous interagissons assez souvent avec les ambassades. Je me demande où est la limite à ne pas dépasser. D’une part, les ambassades nous font part de leurs intérêts, notamment au sujet du commerce, de l’environnement ou de la vente d’un système léger sur rail, un train léger, au Canada. D’autre part, il y a certainement ce que j’appellerais de l’ingérence qui va de l’intimidation des communautés de la diaspora au financement des campagnes électorales.
Où faut-il fixer la limite à ne pas dépasser entre les interactions appropriées avec une ambassade et les situations où il ne faut pas…
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Tout d’abord, c’est une très bonne question.
Premièrement, je pense que chaque sénateur — et nous portons le titre d’« honorable » —, a la responsabilité de se poser la question et de veiller à ne pas s’approcher de cette limite, encore moins la franchir. J’ai confiance que nous respectons la limite individuellement et collectivement — comme il se doit — avec diligence et dans le respect de notre responsabilité fiduciaire envers les Canadiens.
Deuxièmement, nous pouvons obtenir des conseils auprès de différentes ressources ici même au Sénat, comme le Bureau du conseiller sénatorial en éthique. Nous pouvons demander conseil individuellement — comme le font beaucoup de sénateurs —, au sujet de nos activités personnelles.
Enfin, c’est aussi une question de bon sens. Il faut faire preuve de prudence quand il s’agit d’accepter ou non des faveurs ou des voyages…
Une voix : À l’ordre.
Le sénateur Cardozo : Ce serait vraiment bien de pouvoir entendre notre propre voix quand nous prenons part aux questions et réponses.
Je souhaite revenir sur le dernier point que vous avez mentionné. Quand il s’agit d’accepter ou non un dîner ou un voyage, quelle est la limite qu’il ne faut pas franchir?
Le sénateur Gold : Je suis heureux que vous ayez confiance en mes conseils. Ce sont des questions auxquelles chacun doit répondre en se fondant sur son for intérieur, son sens moral, le conseiller sénatorial en éthique et, dans mon cas, sur l’opinion de collègues qui avaient plus d’expérience que moi à mon arrivée au Sénat.
Je mentionnerai toutefois une chose que j’ai faite et que je conseille à tout le monde, si ce n’est déjà fait : avant d’être assermenté, j’ai eu une longue conversation avec le conseiller sénatorial en éthique à propos des voyages, des conseils d’administration et des activités auxquels j’avais le plaisir et le privilège de participer en tant que citoyen avant de devenir sénateur.