L’honorable Rodger Cuzner : C’est bon de vous voir, madame la ministre. Pour revenir à une question posée plus tôt au sujet du homard, on sait que le homard est vendu sur le marché libre et qu’en raison de son abondance cette année, il y a des pêches record dans le Canada atlantique et au Québec. Je sais qu’il n’y a pas suffisamment de caisses à homards en Nouvelle-Écosse pour y stocker tous les homards, alors les prix ont naturellement baissé.
Vous avez fait une très bonne chose. Les pêcheurs savent que nous devons avoir accès au marché américain. À moins de faire notre part pour protéger la baleine noire de l’Atlantique Nord, nous n’y aurons pas accès. La National Oceanic and Atmospheric Administration va fermer cette portion du marché. Quelles mesures votre ministère prend-il pour veiller à la protection de la baleine noire de l’Atlantique Nord?
L’honorable Diane Lebouthillier, c.p., députée, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne : Je peux vous dire que des mesures ont été prises depuis 2016. Il y a aussi un comité consultatif qui a été créé pour la protection des baleines. Comme vous le mentionniez, il y a des lois pour protéger les mammifères marins. Le risque est réel : la fermeture des marchés américains et européens ferait chuter le prix du homard.
Dans les discussions que j’ai eues avec les transformateurs, nous avons conclu qu’il fallait s’assurer d’avoir les certifications MSC selon lesquelles nous favorisons des pêches écoresponsables. Sinon, cela pourrait faire chuter les prix des homards en deçà de 3 $ la livre, ce qui viendrait carrément tuer le marché de la pêche de toutes les espèces dans l’Est du Canada.
La semaine dernière, j’ai annoncé un investissement de 800 000 $ dans une nouvelle entreprise, Whale Seeker, qui sera en mesure de suivre les baleines pratiquement à la trace pour assurer la prévisibilité auprès de nos pêcheurs, mais aussi du secteur du transport maritime, des croisières et des bateaux qui font du transport de marchandises.
Le sénateur Cuzner : De toute évidence, les mesures qui ont été prises permettent de garder le marché américain ouvert et accessible au homard canadien, mais il y a eu un problème dans la péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick, qui a causé tout un émoi, et vous êtes parvenue à y trouver une solution. Pourriez-vous nous expliquer la genèse de votre décision et nous dire où en est la situation en ce moment? Je crois comprendre que les pêcheurs sont toujours en mer.
Mme Lebouthillier : En 2017, on venait de commencer à mettre en place de nouvelles mesures. Dans ma circonscription, pendant deux semaines, on a dû sortir les trappes à homard de l’eau. Au Nouveau-Brunswick, il y a eu des rencontres avec le comité consultatif composé d’associations de différents types de pêches et de transformateurs. J’ai demandé d’avoir des discussions avec les pêcheurs. Pour ceux qui connaissent un peu la pêche, lorsqu’ils mettent les trappes à l’eau, les pêcheurs calculent en brasse. On n’a pas la même unité de mesure avec Pêches et Océans Canada. J’ai demandé à ce qu’il y ait un bateau de la Garde côtière canadienne qui puisse se rendre avec le président…
Son Honneur la Présidente : Merci, madame la ministre.