Période des questions : La résistance des communautés à la COVID-19

Par: L'hon. Patricia Bovey

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L’honorable Patricia Bovey : Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat.

Sénateur Gold, des millions de Canadiens ont été touchés directement et indirectement par la COVID-19. Ils ont perdu des êtres chers ou ils sont incapables de leur rendre visite. Certains ont contracté le virus ou ont perdu leur emploi.

La dernière fois que j’ai pris la parole au sujet de la COVID-19, j’ai proposé quatre mesures constructives que le gouvernement fédéral pourrait prendre : premièrement, élaborer des normes nationales de soins; deuxièmement, construire, à l’aide des programmes d’infrastructure fédéraux, des établissements de soins disposant de chambres individuelles dotées de leur propre salle de bains; troisièmement, augmenter le nombre d’immigrants admis pour combler le manque de personnel dans le domaine de la santé et pour aider les travailleurs de première ligne, stressés et trop peu nombreux; quatrièmement, soutenir et piloter l’initiative des Nations Unies en faveur d’une convention internationale sur les droits des aînés.

Je crois comprendre que le gouvernement appuie au moins quelques-unes de ces suggestions. Pourriez-vous nous dire où il en est en ce qui a trait à leur mise en œuvre?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Je vous remercie, madame la sénatrice, de votre question. D’entrée de jeu, permettez-moi de dire que nous sommes ravis de recevoir toutes vos suggestions. Néanmoins, je n’ai aucune information pour ce qui est de la troisième et de la quatrième suggestion, mais je peux faire des observations au sujet des deux premières.

Pour ce qui est de l’infrastructure, notamment de la construction d’édifices que vous recommandez, le gouvernement reconnaît la nécessité d’investir immédiatement et de façon substantielle dans l’infrastructure publique, d’une part, pour aider à résoudre la crise actuelle de santé publique et créer des emplois et, d’autre part, pour poursuivre le travail de reconstruction de l’infrastructure dans l’intérêt des collectivités canadiennes.

Comme vous le savez, le nouveau volet de financement pour la résilience à la COVID-19 d’une valeur de 3,3 milliards de dollars a été lancé en août et permet aux provinces de moderniser des établissements de soins de longue durée sans but lucratif ou de construire de nouveaux édifices à condition que le projet ne coûte pas plus de 10 millions de dollars et qu’il puisse être terminé avant la fin de 2021. Cette mesure souligne l’importance de trouver des solutions immédiates à la crise. Chers collègues, dans le cadre de ce nouveau volet de financement, le gouvernement fédéral paiera 80 cents sur chaque dollar investi et la totalité du coût des projets réalisés dans les communautés autochtones et éloignées.

En ce qui concerne les normes nationales, la vice-première ministre et ministre des Finances a été claire à ce sujet hier lors de ses diverses apparitions devant les médias. Il s’agit là d’un exemple de fédéralisme en action. Les soins de santé sont du ressort exclusif des provinces, mais le gouvernement fédéral offre un soutien financier et un leadership. Cela montre comment le fédéralisme peut et doit fonctionner, grâce à la consultation et à la négociation. Il est impossible de fournir un échéancier au sujet de l’élaboration de normes nationales, car, conformément à la Constitution, il faut l’accord des provinces et des territoires. La ministre des Finances a dit que si elle avait une baguette magique, ce qui n’est malheureusement pas le cas, ces normes nationales seraient en place à court terme. Il y a beaucoup de travail à faire, et cela comprend la consultation et la collaboration de l’ensemble des ordres de gouvernement du pays.

La sénatrice Bovey : Sénateur Gold, un rapport de l’OCDE, qui a été publié après la première vague de la COVID-19 en prenant appui sur des chiffres disponibles à partir du 25 mai, indique qu’au Canada, 81 % des décès liés à la COVID-19 étaient survenus dans les centres de soins de longue durée. C’est le pourcentage le plus élevé parmi les 18 pays participant à l’étude, et il est deux fois plus élevé que la moyenne des pays membres de l’OCDE. Les chiffres varient d’une province à l’autre, mais le pourcentage global ne brosse pas un tableau très flatteur.

Croyez-vous que le temps est venu d’établir les normes nationales et de les appliquer le plus rapidement possible? Essayons la baguette magique.

Le sénateur Gold : Je vous remercie pour votre question. Chaque province, chaque autorité compétente et chaque propriétaire de centre de soins de longue durée où résident nos êtres chers travaillent sans ménager leurs efforts pour leur offrir un environnement sûr et sain. C’est une véritable tragédie qu’autant de personnes soient tombées malades et que tant d’entre elles soient décédées.

Le gouvernement serait favorable à des normes nationales, mais il ne peut pas aller plus vite que ce que les ordres de gouvernement, autant fédéral que provinciaux, peuvent gérer en fonction de leurs champs de compétences respectifs, sans compter le fait que les situations varient énormément d’une province à l’autre, et d’une région à l’autre dans la même province. Même dans ma communauté, les situations varient de quartier en quartier. Malheureusement, un coup de baguette magique ne réussira pas à faire avancer les choses plus rapidement, même si les enjeux sont très importants. Je vous remercie pour votre question.

 

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