Le sénateur Cardozo : Monsieur le ministre, madame la ministre, merci beaucoup d’être avec nous. Je vous invite à passer plus de temps avec des sénateurs, que ce soit dans un cadre formel comme aujourd’hui ou dans un cadre plus informel. Je crois que nous gagnerions à entretenir des canaux de communication bilatérale. J’ai deux petites questions : monsieur le ministre Champagne, vous avez rencontré les PDG des chaînes d’alimentation. Pouvez-vous nous dire ce que vous attendez d’eux pour ce qui est de donner du répit aux gens? Est-ce que la réglementation des prix d’un panier de produits de base fait partie des solutions envisagées? Madame la ministre Freeland, est-ce que, présentement, vous examinez la possibilité de convertir des immeubles de bureaux en immeubles à logements locatifs?
M. Champagne : Je vais y aller en premier. Merci, monsieur le sénateur, de ce que vous avez dit. Je m’attends à plus d’eux et j’espère qu’ils nous regardent présentement. Lorsque je leur ai demandé de venir à Ottawa, je crois que c’était un moment historique : on m’a dit que jamais les cinq principaux épiciers du pays — Sobeys, Loblaws, Metro, Walmart et Costco — n’avaient été convoqués auparavant.
Ce que j’ai fait à ce moment-là — j’espère que vous êtes d’accord, honorables sénateurs —, c’est d’exprimer la frustration de millions de Canadiens qui doivent faire l’épicerie chaque semaine. J’ai dit aux PDG que nous nous attendions à plus d’eux. Nous sommes conscients qu’il s’agit d’une chaîne d’approvisionnement complexe; tout le monde en est conscient. Nous nous attendons cependant à ce qu’ils donnent un peu de répit aux Canadiens. Nous avons dit qu’ils devaient nous accompagner dans nos efforts pour stabiliser le prix des aliments au Canada. Nous avons dit, au moment de la rencontre, qu’il y aurait un certain nombre de mesures et que nous nous attendions à ce qu’ils présentent des solutions aux Canadiens. Certains ont commencé à le faire.
Nous avons indiqué que l’un des principaux piliers de notre plan d’action était le code de conduite des épiceries, dont vous avez pu prendre connaissance et qui est en cours d’élaboration depuis deux ans, afin d’assurer une plus grande transparence et un meilleur équilibre entre les petits et moyens producteurs et les grandes chaînes d’alimentation. Lorsque je me suis entretenu avec la Fédération canadienne des épiciers indépendants, qui représente environ 5 000 petits épiciers, celle-ci m’a indiqué que l’élément le plus important du projet de loi C-56, — parmi tous les aspects de ce projet de loi que la ministre Freeland a évoqués —, est la réforme de la concurrence. Nous savons qu’à moyen et à long terme, c’est la meilleure façon de garantir des prix stables et plus avantageux pour les Canadiens. Cependant, nous sommes loin de pouvoir dire : mission accomplie. Nous poursuivrons nos efforts.
Je pense que cela nous permettra d’obtenir les outils nécessaires pour continuer à faire pression afin d’obtenir la stabilité des prix dont la ministre Freeland a parlé. Les Canadiens subissent les contrecoups de la conjoncture chaque semaine. Nous devons être là pour les épauler. Vous avez peut-être lu dans les journaux d’aujourd’hui que j’ai discuté avec des chaînes de supermarchés étrangères pour voir si elles souhaitent entrer sur le marché canadien, ce qui créerait davantage de concurrence et aurait l’effet souhaité sur les prix.
La présidente : Merci, monsieur le ministre. Nous devons passer à la prochaine ronde de questions.
Mme Freeland : Bonne idée.
M. Champagne : J’étais…
La présidente : Je suis désolée, mais nous passons à la prochaine période de 10 minutes.