Période des questions ministérielle : La consultation des Autochtones

Par: L'hon. Judy White

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L’honorable Judy A. White : Merci de vous être joint à nous aujourd’hui.

Ma question porte sur un document que vous avez publié en septembre dernier avec les ministres Joly et LeBlanc. Il présentait les priorités en matière de renseignement.

Dans ce document, vous reconnaissez, entre autres choses — mais celle-ci en particulier —, qu’il se peut que les communautés, y compris les communautés autochtones, aient déjà eu des expériences négatives avec des organismes de renseignement au Canada. Vous vous engagez ensuite à gagner la confiance de ces communautés en prenant des mesures concrètes, en apportant des améliorations et rendant des comptes.

Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet? Par exemple, quels types de mesures concrètes sont prises dans ce contexte et quel processus suivez-vous pour élaborer des plans et des mesures visant à contrer le problème, en particulier avec les communautés autochtones?

L’honorable Bill Blair, c.p., député, ministre de la Défense nationale : J’ai passé une grande partie de ma vie dans la police, et l’une des choses que j’ai apprises au cours de cette expérience est l’importance de la confiance. Il faut gagner la confiance des communautés autochtones, et je pense que cela commence par la reconnaissance des erreurs commises dans le passé et des choses que nous devons améliorer. Cela doit également se traduire par un engagement à s’asseoir et à parler honnêtement et franchement de certains des défis auxquels nous sommes confrontés et des choses que nous devons faire ensemble. Je peux vous dire que ces conversations ont effectivement lieu. Comme je l’ai déjà indiqué, je me suis rendu dans le Nord et j’ai essayé d’engager le dialogue, et je pense que nous avons fait de réels progrès.

Les gens ont eu l’amabilité et la générosité de nous permettre d’avoir ces conversations sur ce qui doit être fait. Demain, nous rencontrons les organisations inuites, et toute la journée sera consacrée au travail que nous devons accomplir ensemble dans le Nord. Il sera absolument essentiel que nous rétablissions la confiance, que nous ne soyons pas seulement sincères, mais prêts à apporter les changements nécessaires pour établir une relation véritablement respectueuse. Je pense que c’est très important.

Aussi, nous sommes toujours prêts à accepter de l’aide et des conseils à ce sujet.

La sénatrice White : Je vous remercie, monsieur le ministre, et je peux certainement vous faire part de nombreuses idées si vous souhaitez les entendre.

J’aimerais en savoir un peu plus sur l’engagement et la consultation. Nous avons entendu à maintes reprises dans tous les secteurs et dans tous les comités auxquels j’ai participé depuis que je suis ici, au Sénat, que votre définition de « consultation » et la nôtre ne sont pas toujours les mêmes. Avez-vous des idées ou des réflexions, ou vous contentez-vous de faire des annonces? C’est une chose de venir et de dire : « Hé, nous voulons vous parler de ceci » ou « Hé, voici ce que nous faisons », mais c’est un peu différent, si on parle de consultations, de dire : « Nous pensons que cela peut fonctionner. Qu’en pensez-vous? Quelles en sont les répercussions? » Il y a une différence.

M. Blair : Je dois dire que je suis d’accord avec vous : il y a une différence. La consultation n’est pas une discussion : c’est une relation. Il faut procéder en gardant cette idée en tête et en étant résolu à entretenir cette relation ainsi qu’un dialogue permanent. Il ne s’agit pas simplement d’un exercice ponctuel.

Je me souviens de l’une des premières consultations que j’ai menées quand je suis arrivé au pouvoir. J’avais passé quatre heures avec un groupe de personnes, qui ont fini par me dire : « Nous n’avons pas été consultés. » Je leur ai répondu : « Dans ce cas, aidez-moi à comprendre ce qui constitue une consultation pour vous. » Ils me l’ont expliqué.

Dans le cadre de mes fonctions précédentes de chef de police, j’avais créé des comités consultatifs composés de représentants de minorités religieuses et ethniques, ainsi que de différentes communautés de ma ville parce que cette dernière est très diversifiée. Je devais comprendre leur point de vue et j’avais besoin de leur aide. Ce ne fut pas facile. Les deux premières années, nous avons rencontré toutes sortes de difficultés, mais nous n’avons jamais baissé les bras.

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