Période des questions ministérielle : CBC/Radio-Canada

Par: L'hon. Clément Gignac

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L’honorable Clément Gignac : Bienvenue au Sénat, madame la ministre.

Avant de poser mes questions, permettez-moi, en tant que sénateur indépendant du Québec, de vous exprimer mon appréciation pour le fait que vous avez défendu notre droit, en tant que parlementaires francophones, de nous exprimer dans notre langue maternelle ici, à Ottawa. C’est un droit reconnu par tous mes collègues ici et qui est cher à notre Présidente.

Cela dit, parlons des suppressions de postes à Radio-Canada.

Dans une annonce récente, on a appris que les suppressions de postes anticipées par notre diffuseur public seront les mêmes du côté de Radio-Canada et de la CBC, alors que leurs chiffres d’affaires ne sont pas les mêmes, que le nombre d’employés n’est pas le même et que la chute des revenus publicitaires à Radio-Canada est trois fois moins importante qu’à la CBC.

Êtes-vous à l’aise avec la décision de la présidente de Radio-Canada, étant donné que votre lettre de mandat fait référence à la protection et à la promotion de la langue française partout au pays, y compris au Québec?

L’honorable Pascale St-Onge, c.p., députée, ministre du Patrimoine canadien : Merci de cette question très importante qui préoccupe beaucoup de francophones, comme vous et moi, partout au Québec.

Évidemment, dans mon rôle de ministre du Patrimoine canadien, je fais très attention à mes propos, puisque la société d’État est indépendante du gouvernement. C’est à elle, à son conseil d’administration et à sa direction de prendre les meilleures décisions pour le diffuseur public. Le diffuseur public est redevable à la population canadienne, et j’invite la population à répondre aux questions ayant trait à la proportionnalité qui est proposée pour ce qui est des suppressions de postes anticipées.

Évidemment, CBC/Radio-Canada joue un rôle très important dans la promotion de la langue française partout au Canada. Je veux aussi souligner l’importance de sa présence au Québec. La société doit respecter son mandat et sa mission, malgré les difficultés qu’elle traverse actuellement avec la crise des médias et la baisse de ses revenus privés.

Le sénateur Gignac : Merci de votre réponse.

Il y a déjà eu des responsabilités ministérielles. J’ai déjà rencontré les membres d’un conseil d’administration d’une société d’État pour obtenir des explications additionnelles, quand je n’étais pas satisfait des explications publiques.

Cela dit, dans une étude récente, on a appris que le Canada se situait au 15e rang parmi les 20 pays les plus industrialisés pour ce qui est du financement de son diffuseur public. Le Canada y consacre environ 33 $ par habitant, par opposition à 80 $ en France et à 100 $ du côté du Royaume-Uni, je crois, pour la BBC.

Est-ce une priorité pour votre gouvernement d’avoir un diffuseur public? Expliquez-moi pourquoi il y a des écarts pour ce qui est des mesures de soutien.

Mme St-Onge : Merci.

Le diffuseur public, pour toutes sortes de raisons, a été bâti et conçu de façon à ce qu’il y ait une combinaison de revenus publics et privés. Toutefois, le monde a terriblement changé depuis sa création. De toute évidence, il est temps de rediscuter de l’avenir du diffuseur public.

Je tiens à réaffirmer notre engagement à l’égard de CBC/Radio-Canada. Nous sommes convaincus qu’il faut un radiodiffuseur public fort partout au Canada pour servir tous les Canadiens dans les deux langues officielles et dans les huit langues autochtones. Ce diffuseur joue un rôle vraiment unique que l’on doit protéger et défendre. On doit aussi revoir toute sa structure pour assurer sa viabilité à long terme afin qu’il puisse continuer de servir la population pendant de nombreuses années.

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