Période des questions : Les services dans des langues autochtones

Par: L'hon. Pierre Dalphond

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L’honorable Pierre J. Dalphond : Au nom de la sénatrice Audette, cette question s’adresse au représentant du gouvernement.

Comme vous le savez, sénateur Gold, les peuples autochtones habitent partout au Canada et ils ont une diversité de culture, d’expériences et de modes de vie. Certains parlent encore leur langue, d’autres doivent se battre fort pour préserver ce savoir si vulnérable et si important. Certains ont dû apprendre l’anglais comme langue coloniale, d’autres se sont vu imposer le français.

Au Québec, environ la moitié des communautés des Premières Nations utilisent le français comme première langue et comme deuxième langue, leur première langue étant leur langue maternelle autochtone. Le gouvernement fédéral créé des programmes et des organismes autochtones où les réalités linguistiques des communautés autochtones du Québec sont évacuées. Tout se déroule en anglais et ainsi, les communautés n’ont pas le même accès à l’expertise et aux services de ces organismes, malgré le fait qu’il existe une Loi sur les langues officielles et une Loi sur les langues autochtones.

Comment le gouvernement entend-il répondre à la minorité d’une minorité?

L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Merci pour la question. Aujourd’hui même, nous reconnaissons et célébrons l’histoire, le patrimoine, le dynamisme et la diversité des Premières Nations, des Inuits et des Métis de partout au Canada, y compris la langue et la culture, ce qui a été bien souligné ce matin à la cérémonie dont j’ai fait mention récemment.

À cet égard, la réappropriation et la revitalisation ainsi que le renforcement des langues autochtones sont au premier plan.

Compte tenu de notre passé, des systèmes et des enjeux, les défis pour les peuples autochtones du Québec sont parfois préoccupants entre les nations et le gouvernement du Québec, il faut l’admettre. Le gouvernement du Canada travaille à l’échelle fédérale afin d’évaluer et de renforcer la capacité des instances fédérales d’offrir des services et même des possibilités pour les membres des communautés autochtones de travailler dans leur langue et d’avoir accès à des services appropriés, compte tenu des défis que vous avez mentionnés.

La diversité linguistique, non seulement au Canada, mais aussi dans la province, est encore une fois une préoccupation importante. Le gouvernement du Canada travaille avec ses partenaires provinciaux et territoriaux, et ils vont continuer de travailler ensemble.

Le sénateur Dalphond : Sénateur Gold, est-ce que le gouvernement fédéral est prêt à s’engager, avec tous les sénateurs autochtones, à renforcer la Loi sur les langues autochtones et améliorer l’accès aux services en langue autochtone partout sur ce territoire, et ce, dans les meilleurs délais?

Le sénateur Gold : La réponse est oui, et je vais expliquer un peu comment cela pourrait se faire. La Loi sur les langues autochtones, qui a été adoptée en 2019 sous ce gouvernement, est une législation historique élaborée en collaboration avec des partenaires autochtones. Sa mise en œuvre se fait en partenariat continu avec des peuples autochtones qui connaissent le mieux leurs besoins en matière de revitalisation linguistique.

Le gouvernement du Canada reconnaît l’importance d’écouter et de prendre l’initiative de ses partenaires autochtones en ce qui concerne leurs priorités linguistiques. De plus, je note que l’article 49 de cette législation oblige à effectuer un examen indépendant triennal des dispositions et de l’application de la présente loi, des accords conclus avec les gouvernements et les organismes autochtones et les gouvernements provinciaux et territoriaux pour coordonner les efforts visant à soutenir les langues autochtones au Canada.

Je crois savoir que des travaux sont en cours dans ce domaine et l’examinateur qui est choisi de concert avec le Bureau du commissaire aux langues autochtones est obligé de consulter les gouvernements et les organismes autochtones au sujet des conclusions et des recommandations.

En plus, mon bureau et moi, nous offrons à ceux et celles qui sont intéressés — je l’ai déjà dit à l’une de vos collègues qui n’est pas ici aujourd’hui, alors je ne vais pas la nommer — de travailler avec eux ainsi qu’avec tous les sénateurs et sénatrices pour faire avancer ce dossier très important.

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