L’honorable Jane Cordy : Sénateur Gold, à la suite des élections nationales tenues au Myanmar, le monde a vu, le 1er février, les forces militaires du pays s’emparer subitement du pouvoir par un coup d’État. Comme vous le savez, la situation au Myanmar ne cesse de se détériorer depuis cinq ans. La communauté internationale a observé les atroces violations des droits de la personne perpétrées dans le pays, et nous assistons aujourd’hui au retour du régime militaire.
Je sais que le gouvernement canadien a condamné les actions de l’armée du Myanmar. De son côté, le président Biden a signé hier un décret qui prévoit la prise de sanctions immédiates contre les dirigeants militaires à la tête du coup. Quant aux législateurs du Parlement européen, ils ont aujourd’hui demandé aux gouvernements d’imposer des sanctions aux dirigeants militaires du Myanmar à la suite du coup d’État qu’ils ont perpétré la semaine dernière.
Le gouvernement du Canada prévoit-il suivre l’exemple des États-Unis et adopter ses propres sanctions? Je me demande également quelles mesures concrètes le Canada prendra pour soutenir la population du Myanmar.
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Merci de votre question. Oui, comme vous l’avez souligné avec justesse, le Canada condamne sans équivoque le renversement du gouvernement du Myanmar par l’armée et il est très préoccupé par le fait que plusieurs fonctionnaires civils ainsi qu’un certain nombre de militants politiques et de dirigeants de la société civile se sont fait arrêter dans tout le pays. Le Canada rejette toute action qui porte atteinte aux droits civils et politiques des habitants et qui menace la transition démocratique. On m’a informé que le gouvernement a demandé aux autorités militaires du Myanmar de libérer immédiatement toutes les personnes détenues, de rétablir le gouvernement civil et de cesser de faire obstruction au processus démocratique.
Pour répondre à votre question sur les sanctions, le Canada communique régulièrement avec ses partenaires. Comme je l’ai dit à maintes reprises dans d’autres contextes, le Canada estime qu’il peut renforcer son influence uniquement quand il collabore avec des alliés et des partenaires aux vues similaires et il examine activement toutes les options au cas où l’armée du Myanmar ne ferait pas marche arrière.
La sénatrice Cordy : Merci de votre réponse, sénateur Gold. J’étais membre du Comité permanent des droits de la personne quand il a publié un rapport sur la crise des réfugiés rohingyas, en février 2019. Le titre de ce rapport était Un océan de misère. Ce titre vous donne une idée du genre de témoignages que nous avons entendus et de ce que nous avons appris au cours de notre étude.
Nous avons entendu le témoignage de l’ambassadeur Bob Rae, qui était alors l’envoyé spécial du premier ministre au Myanmar. Il a décrit en détail les atrocités subies par les réfugiés Rohingyas aux mains des militaires du Myanmar. Nous avons trouvé que son témoignage était très éloquent et très émouvant.
Tant que le Myanmar est dirigé par un régime militaire, la sécurité des Rohingyas qui vivent dans le pays ne sera jamais garantie. Le retour en toute sécurité des réfugiés est pratiquement impossible dans cette situation.
Le gouvernement s’engagera-t-il à renouveler et à continuer de verser l’aide financière pour la crise des droits de la personne au Myanmar, pour soutenir…
Son Honneur la Présidente intérimaire : Honorables sénateurs, j’ai le regret de vous annoncer que le temps alloué à la période des questions est épuisé.