L’honorable Patricia Bovey—Remerciements

Par: L'hon. Patricia Bovey

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L’honorable Patricia Bovey : Honorables sénateurs, je ne suis pas certaine de trouver les mots qui conviennent. Je ne sais pas comment vous remercier. Je suis bouleversée, chers collègues, par vos hommages vraiment attentionnés, personnels et uniques. Donc merci énormément.

Je dois dire qu’avoir ici avec moi mes filles et un de mes beaux-fils, venus du Royaume-Uni, mes frères, l’un venu de la Floride et l’autre, de Winnipeg, un cousin du Connecticut et des amis venus de divers endroits rend ce jour encore plus spécial. Je vous remercie tous de votre présence.

Merci à toutes et à tous pour vos commentaires vraiment généreux et ceux exprimés par les sénateurs et les sénatrices, et l’administration des comités au cours des dernières semaines.

Je vous remercie aussi pour votre soutien dans mes efforts au cours des six dernières années et demie.

Ce fut un immense honneur de servir les Manitobains et les Canadiens au Sénat du Canada. Les dossiers et les idées dont nous avons discuté et débattu en cet endroit sont d’une grande richesse. Les expériences que j’ai vécues partout au Canada et à l’étranger ont été véritablement mémorables.

Je tiens à souhaiter la bienvenue à notre nouvelle collègue, la sénatrice Petten. Je vous offre mes meilleurs vœux pour votre carrière sénatoriale. Je suis convaincue qu’elle sera aussi enrichissante et intéressante que la mienne.

J’ai souvent dit qu’un changement efficace est imperceptible au moment du changement. On voit l’impact d’un tel changement quand on regarde en arrière. Chers collègues, c’est certainement vrai pour moi lorsque je repense à ces six années et demie et au travail de tout le monde au Sénat, les sénateurs et le personnel de l’administration.

Cet endroit a progressé dans tous les sens, et de mon point de vue, la qualité des discours dans tant de cas est inspirante. L’indépendance de pensée, la vaste gamme d’expériences professionnelles embrassées dans cette enceinte et les perspectives variées enrichissent certainement nos débats. J’entends cela de Canadiens et de Canadiennes de toutes les régions du pays.

Monsieur le Président Furey, je vous dois des remerciements bien spéciaux. Vos conseils, de votre sagesse, de votre amitié et de votre générosité manqueront cruellement au Sénat lorsque vous prendrez votre retraite. Personnellement, je vous remercie de m’avoir ouvert autant de portes. J’ai été sincèrement honorée d’être Présidente suppléante en votre absence tant dans cette salle que dans celle de l’édifice du Centre. J’ai été tout aussi honorée de vous représenter à l’étranger au Sommet des Présidents de Parlement du G20, en Argentine, à la réunion interparlementaire entre le Mexique et le Canada, où vous m’avez confié la responsabilité de signer des accords en votre nom, ainsi qu’à la Conférence des présidents d’assemblée du Canada, à Halifax. Évidemment, ce fut également un honneur de voyager avec vous en Lettonie et en France. Merci.

Sénatrice Ringuette, merci aussi pour le travail que vous faites et pour la façon dont vous le faites en tant que Présidente intérimaire.

Le sénateur Harder m’a accueillie à bras ouverts à mon arrivée au Sénat et il m’a traitée avec bienveillance pendant toute la durée de mon mandat, particulièrement à titre de collègue du Groupe progressiste du Sénat. Bref, il m’a toujours prodigué de sages conseils et je l’en remercie.

Sénateur Gold, vous, à titre de représentant du gouvernement, et le personnel de votre bureau avez également été des phares pour moi. Je vous remercie du travail que vous accomplissez.

Chers collègues, à mes risques et périls, je tiens à remercier trois autres personnes en particulier qui m’ont fourni une aide incalculable à mes débuts dans cette auguste assemblée.

Sénateur Mockler, vous rappelez-vous le petit déjeuner que nous avons pris à l’hôtel Sheraton lorsque je venais d’arriver au Sénat et que le chemin de fer à Churchill était inondé? Vous saviez que j’étais inquiète parce que cette inondation isolait le port de Churchill, situé sur la côte de la baie d’Hudson au Manitoba, du Sud de la province. Vous saviez que j’étais disposée à faire tout en mon pouvoir pour aider et vous m’avez dit comment m’y prendre, car je n’en avais pas la moindre idée. Vous m’avez indiqué les outils à la disposition des sénateurs. Grâce à vous, j’ai donné avis d’une interpellation dans ce dossier.

Je suis extrêmement fière de la solution qui a été retenue — l’acquisition du chemin de fer par les communautés des Premières Nations situées le long du couloir ferroviaire — et de la façon dont les nouveaux propriétaires entretiennent celui-ci depuis, en dépit d’une augmentation des difficultés liées à la fonte du pergélisol. Les trains circulent. De mon condo à Winnipeg, je peux les apercevoir de loin. La ligne ferroviaire est vitale étant donné qu’aucune route ne se rend à Churchill.

Sénatrice Cordy, vous m’avez épaulée dans mes efforts pour que le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international se penche sur la diplomatie culturelle, et nous ne faisions même pas partie du même groupe parlementaire à l’époque. J’avoue que j’étais obstinée parce que je savais que c’était important, mais sans vos fréquentes interventions, cette étude n’aurait jamais eu lieu. Je vous remercie, donc, Jane. Comme je l’ai dit hier, le rapport qui en a résulté, La diplomatie culturelle à l’avant-scène de la politique étrangère du Canada, a donné des résultats, mais je pense qu’il pourrait en donner encore plus si l’on y donnait officiellement suite.

Je remercie encore les sénateurs membres du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international de 2017 à 2019 : sa présidente, la sénatrice Andreychuk, le personnel et notre greffier et analyste. Ils ont tous appuyé cette initiative et participé activement aux travaux, surtout le sénateur Oh, la sénatrice Ataullahjan, le sénateur Dean et le sénateur Massicotte. Je remercie le président actuel du comité, le sénateur Boehm, et le vice-président, le sénateur Harder, d’avoir inclus cet objectif dans leurs travaux actuels.

Comme je l’ai déjà dit, le Canada doit être compris sur la scène internationale. Les autres pays doivent connaître nos valeurs, nos racines, nos diversités et notre éthique. La diplomatie culturelle permet de faire cela. Dans toutes les disciplines, le travail des artistes révèle au monde entier qui nous sommes et d’où nous venons, et il montre le courage avec lequel nous avançons.

Puisse le statut du Canada s’améliorer encore dans les prochains mois. Mes dizaines d’années d’expérience dans le milieu des arts et au Sénat m’indiquent sans l’ombre d’un doute que les retombées financières de ce que le gouvernement investit dans la diplomatie culturelle dépasseront de beaucoup les sommes ayant été engagées au départ, et que nous en récolterons beaucoup de fruits à tous les points de vue.

La troisième personne que je veux saluer est l’ancien sénateur Dennis Dawson. On m’a dit alors qu’il était encore en congé de maladie que je devais lui parler du Comité sénatorial permanent des transports et des communications et que j’avais besoin de son soutien pour faire avancer l’idée du Musée du portrait du Canada. La vérité doit être connue : j’étais intimidée. Je connaissais sa carrière et ses relations. Bien que découragée, j’ai suivi ses conseils et il était très encourageant et intéressant, comme il l’a toujours été.

Au personnel de l’Administration du Sénat, ce fut un réel privilège de travailler avec vous tous. J’admire les connaissances, le professionnalisme et le soutien de notre personnel compétent de la Chambre : les greffiers, le personnel juridique et financier, le personnel des achats et des ressources humaines et des communications, les recherchistes et analystes de la Bibliothèque du Parlement, ainsi que l’archiviste du Sénat et son personnel.

Merci à tous et à toutes.

Les mots me manquent pour remercier le personnel de sécurité. Vous êtes partout. Toujours aimables, serviables et professionnels, et que ce soit à l’intérieur ou dans les pires conditions météorologiques, rien ne vous fait peur : ni le froid mordant, ni la neige, ni la pluie, ni le verglas, ni la chaleur des mois d’été. Merci.

Aux personnes responsables du nettoyage, des installations techniques, de la cafétéria, du courrier, de la traduction, du hansard et de l’impression, à tous ceux qui font en sorte que nos réunions se déroulent sans heurts — ou à peu près —, bravo!

Que pourrais-je dire à l’huissier du bâton noir? Vous aussi, vous êtes partout, et vous avez su m’aider dans de nombreux dossiers, que ce soit ici ou dans ma région. Nous nous reverrons peut-être à la fin juillet à l’occasion des Jeux mondiaux des policiers et pompiers. Je rappelle qu’il s’agit de la plus grosse compétition sportive de la planète après les Olympiques d’été, et ils auront lieu à Winnipeg cette année. Comme vous venez vous aussi du Manitoba, ce serait un plaisir de vous y rencontrer, car nous pourrons alors rendre hommage ensemble aux premiers intervenants du pays.

Mesdames et messieurs les pages, vous êtes de jeunes gens inspirants, serviables, intelligents, doués et dévoués. Merci de tout ce que vous faites. Je vous souhaite le meilleur pour la suite de vos études et de votre carrière, et sachez que je suis très fière de chacun et chacune de vous. Si vous êtes les leaders de demain, je ne crains pas pour notre avenir.

Chers collègues et membres du personnel du Groupe progressiste du Sénat, les mots me manquent ici aussi. Ce poème était incroyable. Ce groupe de sénateurs, petit, mais spécial, et surtout puissant a toujours soutenu tout mon travail. Je remercie chacun de vous pour les discussions profondes et agréables que nous avons eues lors de nos réunions de caucus. Je ne peux que saluer votre sincérité et la façon dont vous avez fait vôtre le sens profond du mot « indépendant ». Merci d’avoir cru en moi et de m’avoir soutenue lorsque je faisais partie de l’équipe de direction du Groupe progressiste du Sénat.

Merci également de tout cœur aux membres de mon personnel, à Archie Campbell, mon directeur des affaires parlementaires, et à Christine Sentongo-Andersen, ma directrice de la gestion des enjeux. Archie et Christine ont été au cœur de tous les dossiers auxquels j’ai travaillé depuis mon arrivée au Sénat, et tout ce que j’ai pu réaliser l’a été grâce à eux.

Archie et Christine, les mots me manquent pour vous remercier de tout ce que vous avez fait pour rendre notre travail si amusant, significatif, et bien plus encore. Vous savez vraiment comment fonctionne la Colline. Vos conseils ont été sages et utiles, tout comme votre diligence dans nos démarches. Je vous remercie.

Cependant, je dirai ceci : vous êtes presque devenus des Manitobains, mais je sais que vous n’avez pas particulièrement aimé les froids de -40 degrés, voire pire, ni les vents glacials de l’hiver. Chers collègues, je dois maintenant gagner à la loterie pour pouvoir continuer à travailler avec Christine et Archie.

Aux gens de ma province et de ma région, je vous remercie de la confiance que vous m’avez témoignée et de votre franchise. Ce fut un privilège de travailler pour les Manitobains, de les servir et de faire entendre leur voix dans nos délibérations. J’ai beaucoup aimé mon voyage dans le Nord du Manitoba et les échanges que j’ai eus avec les habitants de toute la province. J’ai également eu l’honneur d’accompagner les gens de la Bear Clan Patrol à plusieurs reprises. Leur travail dans les quartiers défavorisés de notre ville a permis de changer les choses de manière très positive.

Je tiens aussi à remercier les artistes, les organisations artistiques, les travailleurs du domaine artistique et les auditeurs de l’ensemble du pays pour leur soutien et leur contribution exceptionnels dans bon nombre de dossiers, y compris mon travail sur la création du poste d’artiste visuel officiel du Parlement, la diplomatie culturelle, les droits de suite sur les œuvres artistiques, la fraude, y compris la fraude liée à des œuvres d’art et la Déclaration sur le rôle essentiel des artistes et de l’expression créatrice au Canada. Ce ne sont là que quelques exemples de dossiers dans lesquels mes collègues du domaine créatif m’ont donné leur avis.

Pour ce qui est du dernier exemple que j’ai donné, soit la déclaration, pour le moment, l’étude du projet de loi est peut-être retardée depuis le décès du parrain à l’autre endroit, Jim Carr, mais je sais que l’objet et les dispositions du projet de loi seront mis de l’avant, car, partout au Canada, on comprend bien l’importance d’une telle initiative qui est par ailleurs largement appuyée.

N’oublions pas que les industries artistiques et culturelles sont le troisième employeur en importance au Canada, alors que les artistes comptent pour la plus grande proportion de travailleurs qui vivent sous le seuil de la pauvreté, les artistes handicapés étant tout au bas de cette échelle. Ensemble, toutes les sphères de la société doivent combler cet écart et reconnaître le rôle constructif des arts dans tous les aspects de la vie contemporaine.

Lorsque j’ai été appelée à siéger au Sénat, le premier ministre m’a demandé de faire preuve d’indépendance. C’est ce que j’ai fait. Il a dit que je devais travailler sur tous les dossiers. C’est ce que j’ai fait, notamment pour notre rapport sur les véhicules autonomes, intitulé Paver la voie : Technologie et le futur du véhicule automatisé, une étude que j’ai trouvée fascinante et à laquelle j’ai adhéré pleinement, bien qu’au début je me sois dit : « Qu’est-ce que je suis en train de faire? Je n’y connais rien. » On apprend vite ici.

Il était important de marrainer le projet de loi C-55 sur la protection des océans et de participer aux premières étapes de la protection des océans du Canada en faisant passer de 7 % à 20 % les zones protégées. Je suis même favorable à ce que cet objectif soit porté à 30 %.

Le fait de siéger au Comité des finances nationales a été très instructif, tout comme l’ont été toutes les questions sociétales vraiment importantes soumises au Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Je remercie les trois présidents avec qui j’ai travaillé au sein de ce comité : les sénateurs Eggleton, Petitclerc et, maintenant, Omidvar. Le Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l’administration et ses sous-comités des ressources humaines, de la diversité, du budget des dépenses du Sénat et des budgets de comités et, pendant une courte période, celui sur la vision et le plan à long terme, m’ont donné une idée exacte du fonctionnement interne du Sénat.

Bien entendu, Le Groupe de travail consultatif sur les œuvres d’art et le patrimoine, que j’ai eu l’honneur de présider et dont je parlerai plus en détail dans une minute, me tenait particulièrement à cœur.

Les travaux du Comité spécial sur l’Arctique, présidé par le sénateur Dennis Glen Patterson — ce fut pour moi un honneur d’être votre vice-présidente, monsieur le sénateur —, ont mené à d’importantes transformations. Vous le savez, le Nord a toujours été au cœur de mon travail, autant au Sénat qu’avant mon arrivée ici, autant dans les comités que dans ma vie personnelle. Je crois que notre rapport intitulé Le Grand Nord : Un appel à l’action pour l’avenir du Canada était un ouvrage précurseur jetant les bases pour l’avenir.

Les voyages suivants que j’ai faits à Cape Dorset, à Yellowknife et à Gjoa Haven sont inoubliables et m’ont tous permis de constater les défis auxquels nous devons tous faire face dans le Nord. Les problèmes liés aux changements climatiques dans le Nord canadien sont particulièrement alarmants et pressants, car on prévoit que la fonte de la glace de mer causera l’engloutissement de 40 collectivités, comme ce qui est arrivé à l’ancienne Alexandrie, mais pour des raisons différentes.

La COP 27, tenue en novembre dernier à Charm el-Cheikh, représentait un immense pas vers en avant avec l’inclusion du secteur de la création dans la lettre finale du document de travail, une première dans l’histoire des COP. Je remercie mes collègues, les Autochtones qui le réclamaient et le ministre Guilbeault, qui a demandé l’inclusion de cette reconnaissance. J’espère sincèrement que le secteur créatif canadien participera dorénavant aux discussions pour la recherche de solutions.

Mon engagement et mon travail auprès de la communauté internationale des créateurs se poursuivront, sénatrice Coyle. Vous pourriez avoir de mes nouvelles.

Comme nous le savons tous, notre travail consiste à représenter les Canadiens lorsque nous analysons, modifions et adoptons des projets de loi et que nous élaborons des projets de loi d’intérêt public pour le Sénat. Nous le faisons tous sérieusement.

Lorsque le premier ministre m’a nommée au Sénat, il a également précisé qu’en plus d’être indépendante et de travailler sur tout, je devais m’acquitter de toutes ses responsabilités dans l’optique des arts et de la culture. Je pense que vous savez que je l’ai fait ou du moins que j’ai essayé de le faire au mieux de mes capacités. Comme vous l’avez entendu, je suis arrivée ici en tant que première historienne de l’art et muséologue du Sénat, et je dois dire que c’était intimidant au début. Je sais que certains ont froncé les sourcils.

Je vous remercie tous de votre ouverture à ce monde créatif et de la manière dont les membres de tous les groupes du Sénat ont abordé ces questions importantes. Je suis fière d’avoir représenté les artistes, les travailleurs artistiques et les auditoires canadiens et je remercie les plus de 600 personnes dans l’ensemble du pays qui ont participé à mes consultations concernant ma déclaration sur le rôle essentiel des artistes et de l’expression créatrice au Canada. Comme je l’ai dit, je sais que ces réalités et l’essence de la déclaration seront reconnues un jour.

Les appels, les courriels, les textos et les notes de soutien et d’encouragement que je reçois de la communauté créative du Canada sont extraordinaires. Les arts sont au cœur de tous les aspects de la société : l’économie, l’emploi, la santé, l’éducation, les changements climatiques, la sensibilisation à l’environnement et les solutions environnementales, le tourisme, la prévention du crime et le renouveau rural — les huit bras de la pieuvre dont je parle si souvent. Je vous remercie tous sincèrement de votre appui à ce travail.

Je vous remercie également de vos encouragements et de votre soutien à l’égard de nos travaux sur les arts et le patrimoine au Sénat, qu’il s’agisse de l’élaboration de notre politique sur les arts et le patrimoine au Sénat ou de notre projet Hommage aux artistes noirs du Canada. Yisa Akinbolaji est à la tribune aujourd’hui. Il a été l’un des premiers artistes de cette première exposition.

Je vous remercie également de votre soutien à l’exposition Témoignages visuels, aux galeries et aux musées au Sénat, à l’exposition Cultiver les perspectives et aux travaux que nous avons accomplis afin d’assurer une représentation adéquate des nations autochtones dans notre salle des peuples autochtones. En effet, l’autre jour, j’ai transporté à la main deux dons au Sénat de l’artiste autochtone Elvis Antoine en provenance du Manitoba.

Si seulement les coûts de transport n’avaient pas augmenté comme ils l’ont fait et étaient restés tels que prévus, nous aurions été plus avancés avec la prochaine itération d’Hommage aux artistes noirs du Canada, axée sur la Nouvelle-Écosse et le Québec, et la prochaine exposition Témoignages visuels, qui annoncera les travaux du comité des droits de la personne sur l’islamophobie, avant de mettre les artistes handicapés à l’honneur. Toutefois, grâce au Comité de la régie interne, ce projet a été remis en route. Il me reste trois jours pour le faire passer aux étapes suivantes. Je vous invite donc à demeurer informés des travaux en cours du comité.

Sénateur Furey, je vous remercie à nouveau de vos commentaires encourageants et du soutien que vous avez manifesté à l’égard de ce travail interne au Sénat.

Tout cela pour dire que je suis ravie des mesures que le Sénat et tous les groupes ici présents ont prises pour tenir compte des artistes de ce pays et de leurs points de vue sur notre passé et notre présent, qu’il s’agisse des portraits de nos Présidents, des aspects de nos paysages ou de leurs appels à l’action au sujet d’enjeux actuels importants.

Chers collègues, le Sénat est aussi source de situations inhabituelles, comme le dossier sur les phares que m’avait légué la sénatrice Greene Raine. Comme j’aime faire du kayak, j’ai pagayé jusqu’au phare des îles Trial, au large de la baie McNeil. Heureusement que j’étais accompagnée par des amis qui étaient des kayakistes accomplis, car nous avons dû affronter des vents et de forts remous à notre retour. Nous avons dû attacher nos kayaks ensemble. Ce fut un après-midi stressant. J’ai été chanceuse d’être avec des professionnels, car la situation avait largement dépassé mes compétences.

Il y a aussi eu cette visite au phare de la pointe Sheringham alors qu’il était en rénovation. J’ai grimpé jusqu’au sommet, puis je suis sortie sur la passerelle pour voir le matériel d’enregistrement servant au travail que le personnel du phare faisait pour Océans Canada. Il permettait de surveiller les baleines, qui éprouvaient certaines difficultés dans le détroit cet été-là. Je n’avais pas réalisé la solidité douteuse de la rambarde jusqu’à ce que je veuille quitter la passerelle et que j’aperçoive les rochers tout en bas. Les sénateurs en sont témoins, je promets vraiment à ma famille, qui est ici aujourd’hui, que je ne ferai plus jamais une telle chose à moins que je sache que la rambarde est solide et sécuritaire.

C’est le temps de nous tourner vers l’avenir et de bâtir sur les fondations que nous avons mises en place au cours des dernières années. Le 11 avril, j’ai accueilli environ 130 personnes au forum des arts que j’ai organisé à Winnipeg pour informer les gens de ma collectivité du progrès de mon travail et de mes initiatives au Sénat car j’avance en âge et je m’apprête à quitter cette auguste assemblée. Je voulais, d’une part, indiquer aux gens comment ils peuvent collaborer plus efficacement avec les députés et les sénateurs et, d’autre part, leur demander de m’informer de leurs besoins et de leurs préoccupations. Je remercie le sénateur Cardozo d’avoir accepté mon invitation de participer à cette rencontre à Winnipeg. Je remercie également la sénatrice Osler de sa présence. Je sais que, ce jour-là, les gens de la collectivité se sont sentis écoutés par le Sénat.

Lors de ce forum, il a été question des droits de revente des artistes ainsi que de la nécessité de s’attaquer à la fraude et à la contrefaçon, des problèmes actuellement très présents sur le marché. Je vais poursuivre mon travail sur les questions complexes liées à la fraude. Les participants ont soulevé des questions concernant la succession des artistes et l’imposition des œuvres d’art qui restent dans les studios après le décès. Le Front des artistes canadiens, ou CARFAC, se penche actuellement sur cette question. La fraude et le droit d’auteur sont des enjeux complexes qui méritent qu’on s’y attarde davantage à l’avenir. Il a également été question d’art public et de la nécessité d’uniformiser les processus entourant les concours, notamment le mode de financement. De nombreux concours d’art se tiennent aux niveaux municipal et provincial, mais il y a également d’importants concours d’art public au niveau fédéral, notamment le concours pour le monument national dédié à la communauté 2LGBTQI+ qui a récemment eu lieu et qui a été remporté par une équipe de Winnipeg. Je crois qu’on a également prévu un autre concours pour honorer les ambulanciers paramédicaux.

Honorables sénateurs, l’expérience que j’ai acquise tout au long de ma vie m’a appris que les cycles que nous vivons deviennent de plus en plus apparents au fur et à mesure que nous vieillissons, comme les histoires qui unissent le Canada, d’un océan à l’autre. L’édifice dans lequel nous nous trouvons est un témoin de pages de notre histoire à maints égards. Nous siégeons en effet à l’endroit précis où se trouvaient anciennement les quais de l’ancienne gare ferroviaire d’Ottawa. Ces rails — ces rubans d’acier — relient l’Est et l’Ouest depuis près d’un siècle et demi, un peu comme cet édifice qui, dans sa seconde vie, a servi de centre de conférences du gouvernement et qui, maintenant, est l’hôte du Sénat du Canada. Nos débats, nos discussions, nos études et les témoignages que nous recueillons d’un bout à l’autre du Canada renforcent les liens nationaux qui revêtent une importance capitale.

Mon cycle personnel dans cet immeuble touche à deux volets de son histoire. Ma famille est déménagée à Ottawa quand j’étais adolescente. Nous sommes arrivés en train, ici même, dans cette ancienne gare. Qui sait, je suis peut-être descendue du train là où est situé mon bureau aujourd’hui. Les visites guidées que nous avons effectuées pendant la construction et la transformation de cet immeuble étaient fantastiques. Je remercie d’ailleurs le sénateur Tannas. Notre foyer est l’ancienne aire d’attente. Les murales représentent notre pays, traversé par nos chemins de fer et nos lois. Il est intéressant de souligner que la radio au Canada a pris naissance sur les chemins de fer et que, il y a tout juste quelques semaines, nous avons tenu un vif débat sur le projet de loi C-11, la révision de la Loi sur la radiodiffusion. C’est la continuité des cycles.

Ma dernière journée en personne dans cette enceinte sera demain, le 11 mai. Je ne peux pas partir sans boucler une autre boucle, celle de ma vocation d’origine. Ma première journée en tant que conservatrice au Musée des beaux-arts de Winnipeg était aussi le 11 mai, en 1970. Le musée était situé autrefois au Civic Auditorium de Winnipeg et ma première tâche avait été de démonter toutes les expositions. Un match de lutte devait avoir lieu sur la scène le soir même et le directeur du musée craignait que la foule soit turbulente. Le lutteur s’appelait Jesse Ventura. Il est revenu 30 ans plus tard au musée, cette fois en tant que gouverneur du Minnesota. Parallèlement, j’étais aussi de retour au Musée des beaux-arts, cette fois en tant que directrice. Je venais tout juste de négocier un protocole d’entente avec le Minneapolis Institute of Art pour échanger des pièces de collection et des expositions. C’est la diplomatie culturelle à l’œuvre.

Je suis fière du rôle du Sénat et de son travail à l’échelle internationale grâce aux diverses associations parlementaires, particulièrement la motion unanime que nous avons obtenue à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Birmingham, l’été dernier, auprès des 780 délégués parlementaires internationaux.

Soulignons les besoins de protection de la sécurité de l’Arctique. Dans ce domaine et avec l’aide des associations parlementaires internationales où j’ai servi et avec lesquelles j’ai voyagé, je peux dire que nous avons de riches possibilités, en tant que sénateurs, de faire de notre monde un meilleur endroit grâce à une meilleure compréhension.

J’ai appris beaucoup de choses des programmes qui ont vu le jour ailleurs dans le monde et qui, s’ils étaient adaptés à la réalité canadienne, pourraient avoir des retombées positives sur nos vies. Je pense par exemple au programme de prescription sociale du Royaume-Uni, dans le cadre duquel des personnes éprouvant des besoins psychologiques, financiers ou de santé s’adonnent à des activités de groupe relevant de toutes sortes de domaines, comme le jardinage, les arts et l’action communautaire. Je vous ai déjà parlé du programme montréalais où divers médecins prescrivent à leurs patients des visites au Musée des beaux-arts de Montréal, et je crois qu’il serait bien que des programmes semblables soient adoptés dans le reste du pays. Je remercie d’ailleurs la sénatrice Mégie, car elle fait partie de ces médecins et elle a beaucoup contribué à cette initiative fascinante.

Honorables sénateurs, les liens que nous tissons et les vies que nous croisons constituent un tremplin vers notre avenir, qu’il soit personnel, professionnel ou collectif, et ils en sont le fondement. Je ne regrette qu’une chose, c’est que le tiers du temps que j’aurai passé ici ait correspondu au plus fort de la pandémie de COVID-19. Cela dit, en plus de nous permettre de faire l’expérience des délibérations en ligne, la réalité pandémique aura donné l’occasion de créer des groupes de travail informels, mais efficaces, composés de membres de chaque groupe du Sénat appelés à se pencher sur divers enjeux. Il y en a même eu un sur l’Arctique et un autre sur les arts.

Malheureusement, la COVID a pris la vie d’une de nos collègues, la sénatrice Forest-Niesing. Je suis heureuse qu’en son honneur, nous ayons pu exposer la jupe à rubans qu’elle a conçue et qui avait été confectionnée par sa mère. De telles connexions sont très importantes.

Je sais que la camaraderie que j’ai connue et les amitiés que j’ai eu le privilège d’approfondir au Sénat se poursuivront. Je vous remercie encore des hommages que vous m’avez rendus cet après-midi. Ils sont précieux. De tout mon cœur, je vous souhaite bonne continuation et bon succès pour représenter votre région et les secteurs d’activités qui vous tiennent à cœur. Comme le disait mon regretté mari, « Tout le monde va mieux quand tout le monde va mieux ». Je sais que vous vous emploierez à faire du Canada un meilleur pays. De mon côté, je tâcherai de faire de même, car mon engagement dans bien des causes que j’ai défendues au Sénat ne s’arrêtera pas là. Je n’oublierai jamais l’honneur qui m’a été donné, en siégeant au Sénat, de pouvoir être au service des Canadiens. Quel privilège!

Je vous remercie, tous, mais je remercie plus particulièrement mes collègues qui ont été assermentés le même jour que moi : le sénateur Cormier, la sénatrice Hartling, la sénatrice Boniface, la sénatrice Pate et le sénateur Woo. Nous formons un groupe spécial.

Votre Honneur, alors que vous et moi parvenons à la maturité en ce lieu — je ne veux pas employer le mot « retraite » ni l’expression « dépasser l’âge », alors j’ai décidé de dire que j’atteins la maturité et j’espère que c’est ce que vous faites aussi — pour entamer en même temps un nouveau chapitre de la vie, je vous remercie de nouveau et je vous souhaite un très joyeux anniversaire et la meilleure des chances pour ce nouveau chapitre de votre vie. Je vous compte parmi les Manitobains honoraires, bien que je ne vous ai pas encore éprouvé à 40 degrés sous zéro.

Merci à vous tous, et merci encore une fois à ma famille, pour votre soutien et votre patience ces dernières années. De grandes distances peuvent nous séparer, mais nos cœurs demeurent toujours proches. Je vous remercie de votre appui.

Je remercie encore tous mes collègues et tout le personnel du Sénat ainsi que les sénatrices et sénateurs. Merci à tous.

Des voix : Bravo!

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