La sénatrice Bernard : Merci, madame Girard. Comme je suis la dernière, je sais que certaines de mes questions ont déjà été posées. J’aimerais aller un peu plus loin. J’ai remarqué que, dans votre déclaration préliminaire, vous avez fait référence à la Loi sur l’équité salariale et à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, mais vous n’avez pas mentionné la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Cela m’a surpris, surtout compte tenu du rapport du groupe de travail qui a été publié hier et qui est intitulé Réaliser et soutenir l’équité en matière d’emploi : un cadre transformatif.
Certaines recherches ont souligné le fait que, jusqu’à maintenant, la Loi sur l’équité en matière d’emploi a aidé les femmes blanches à briser le plafond de verre. Les Noirs, les autres personnes racialisées, les Autochtones et les personnes handicapées, quant à eux, se heurtent à des plafonds de béton.
Madame Girard, au cours de vos 90 premiers jours à ce poste, quelles mesures précises envisagez-vous de prendre pour éliminer les préjugés et les obstacles qui sont enracinés dans le racisme et la discrimination systémiques?
Marie-Chantal Girard, candidate proposée au poste de présidente de la Commission de la fonction publique du Canada : Je vous remercie de votre question, sénatrice. Je me suis penchée sur les chiffres et j’ai calculé la différence entre les données qui se rapportent aux hommes et aux femmes, aux minorités visibles et aux personnes qui n’en font pas partie, aux Autochtones et aux non-Autochtones, et ainsi de suite.
Le rapport du groupe de travail venait d’être publié. Je vais étudier plus attentivement chacune des recommandations, mais je vais mettre en œuvre celles qui sont du ressort de la Commission de la fonction publique.
L’augmentation du nombre de groupes ayant droit à l’équité aura pour effet immédiat que nous devrons aussi appliquer aux deux nouveaux groupes les mesures que nous avons déjà commencé à mettre en œuvre pour éliminer les préjugés et les obstacles. Il faut alors que la surveillance, c’est-à-dire les rapports et les travaux de recherche que nous faisons, soit elle aussi inclusive et donne suite aux recommandations du rapport.
Le rapport vient d’être publié, et je ne suis pas encore à la commission. J’aimerais d’abord consulter et étudier les données. Ce qui est sûr, c’est que nous prendrons très au sérieux ce qui relèvera de la commission et nous agirons rapidement.
La sénatrice Bernard : On sait que la volonté et la façon de dire les choses sont importantes. Il y a sans doute plusieurs groupes ayant droit à l’équité qui attendent impatiemment de voir les nouvelles idées que vous apporterez à la Commission de la fonction publique afin de changer les choses, parce que les gens attendent depuis longtemps que les choses changent.
Mme Girard : Nous avons déjà mis en place diverses initiatives qui, ensemble, visent à fracasser ce plafond dont vous avez parlé. Il y a le programme Mosaïque. La moitié des participants de la cohorte de l’an dernier occupent maintenant un nouveau poste dans la fonction publique.
Il y a aussi le programme Mentorat Plus. J’ai déjà été mentor et j’ai déjà participé au programme Mosaïque. Grâce au travail de la commission, nous avons conçu et amélioré les outils permettant d’évaluer les langues officielles et de les rendre plus accessibles. Grâce à ces efforts, il y a davantage de cadres supérieurs — des employés opérationnels qui atteignent maintenant leur objectif, soit occuper un poste de direction dans différents secteurs et domaines de la fonction publique.
Il faudra en faire davantage. Selon les données que nous recevons de la part des réseaux de la diversité avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration, les personnes handicapées, les Autochtones et les Noirs n’obtiennent pas les mêmes résultats jusqu’à présent. Nous devons donc travailler plus fort et trouver des manières différentes et mieux adaptées d’atteindre nos objectifs.