L’honorable Wanda Elaine Thomas Bernard : Honorables sénateurs, je prends la parole à l’appui de la motion no 40 présentée par le sénateur Francis. Je remercie le sénateur Francis et le sénateur Christmas d’avoir porté cette question très importante à notre attention l’automne dernier. Je suis solidaire des pêcheurs et de la communauté mi’kmaq.
En tant qu’institution, beaucoup d’entre nous ont exprimé le désir de lutter contre le racisme systémique. Appuyer cette motion est l’un des moyens d’y parvenir. Le racisme systémique et le colonialisme sont intrinsèquement liés et l’un ne peut être abordé sans examiner l’autre. Le racisme et la violence auxquels sont confrontés les pêcheurs mi’kmaq sont des formes de violence coloniale inacceptables et ils sont le résultat de décennies de discrimination systémique et de marginalisation normalisée. En tant qu’institution, nous devons nous élever contre cette violence et reconnaître les droits issus de traités.
Je tiens à souligner l’importance du maintien et du respect des traités. Nous vivons tous sur des terres autochtones. Nous sommes tous des personnes visées par un traité. En tant que Canadiens, nous avons la responsabilité de respecter les traités, et en tant que sénateurs, nous avons la responsabilité de les faire respecter. Les traités sont des accords ou des promesses faites pour respecter les droits des Mi’kmaq sur les terres et les ressources. En vivant en Nouvelle-Écosse, sur les terres des Mi’kmaq, je suis responsable de ces traités historiques.
En plus d’être une personne qui est en faveur des traités, je crois fermement au pouvoir de la solidarité interraciale. Comme beaucoup d’entre vous le savent, surtout les sénateurs de la Nouvelle-Écosse et de la côte Est, je vis à East Preston, une communauté afro-néo-écossaise. Les liens entre les Néo-Écossais d’origine africaine et les Mi’kmaqs sont profonds et remontent au début des années 1600, l’époque où le premier Africain à être venu au Canada, Mathieu Da Costa, a servi d’interprète entre les Mi’kmaqs et les Européens. Compte tenu de notre histoire commune, je soutiens les Mi’kmaqs parce que je comprends les répercussions multigénérationnelles de la colonisation et le contexte colonial dans lequel cette violence existe. J’honore notre histoire commune et nos différences.
Honorables sénateurs, j’appuie la motion no 40 qui vise à faire respecter les droits des Mi’kmaqs à une pêche de subsistance convenable, comme le prévoient les traités de paix et d’amitié signés en 1760 et en 1761. J’exhorte le Sénat à condamner la violence et à appuyer la protection des pêcheurs et des communautés mi’kmaqs. Asante. Merci.
Des voix : Bravo!