L’honorable Pierre J. Dalphond : Honorables sénateurs, en avril, j’ai pris la parole au Sénat pour exprimer ma solidarité envers Vladimir Kara-Murza, leader de l’opposition en Russie, qui est actuellement emprisonné. Après avoir été la cible de deux tentatives d’assassinat, il est bravement retourné en Russie, où il a été arrêté pour avoir enfreint de nouvelles lois criminalisant la dissidence.
Dernièrement, il a été accusé de haute trahison parce qu’il s’est opposé à la guerre contre l’Ukraine.
Pourtant, les critiques de M. Kara-Murza à l’endroit du régime de Poutine reflètent la vérité, comme le montre le résultat sans équivoque du vote tenu par l’Organisation des Nations unies, la semaine dernière, afin de dénoncer la « tentative d’annexion illégale » de régions de l’Ukraine occupées par les Russes. La vérité ne peut pas être un crime.
Réitérons notre solidarité envers M. Kara-Murza, une étoile porteuse d’espoir dans le ciel de Russie. Cette semaine, nous avons l’honneur d’accueillir dans la capitale canadienne son épouse, Evgenia Kara-Murza, gestionnaire de projet de la Free Russia Foundation. Nous avons aussi l’honneur d’accueillir deux de ses défenseurs, l’honorable Irwin Cotler, envoyé spécial de l’Assemblée parlementaire de la Communauté des démocraties dans l’affaire Vladimir Kara-Murza, et Bill Browder, responsable de la campagne mondiale pour la justice Magnitski.
Ils nous remercient d’avoir adopté la loi de Magnitski et ils demandent que plus de sanctions soient imposées aux oligarques dont Poutine se sert souvent pour cacher ses richesses, et que les fonctionnaires russes qui ont joué un rôle dans la persécution de M. Kara-Murza soient interdits d’entrée au Canada.
Le 10 octobre, à Strasbourg, Evgenia Kara-Murza a accepté, au nom de son époux, le prix des Droits de l’Homme Václav Havel, décerné par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Dans une déclaration lue par son épouse, M. Kara-Murza a dédié le prix aux milliers de Russes qui ont exprimé leur opposition à la guerre et qui ont choisi de ne pas demeurer « silencieux face à cette atrocité, même au prix de leur propre liberté ». Dans cette déclaration lue par son épouse, il a ajouté ceci :
[…] Il me tarde […] qu’une Russie pacifique, démocratique et sans Vladimir Poutine revienne à cette Assemblée et au Conseil de l’Europe, et que nous puissions enfin commencer à bâtir l’Europe unie, libre et pacifique que nous voulons tous. Même aujourd’hui, en cette période des plus sombres, je crois fermement que ce jour arrivera.
Honorables sénateurs, soyons solidaires de M. et Mme Kara-Murza, des militants qui travaillent avec eux et de tous les gens en Russie qui osent dénoncer les crimes de guerre du président Poutine. Merci, meegwetch.