L’honorable Pierre J. Dalphond : Honorables sénatrices et sénateurs, j’ai le plaisir, au nom des sénateurs indépendants du Groupe progressiste du Sénat, de rendre hommage au sénateur Greene.
Au cours de son mandat au service des Canadiens, le sénateur Greene a parcouru un chemin tortueux, mais axé sur des principes. Dans son premier discours au Sénat, il a déclaré :
Je crois d’abord et avant tout aux idées, peu m’importe d’où elles viennent et qui me les communique. Parfois, cela me porte à être partisan de deux partis plutôt que d’un seul.
Nommé à titre de conservateur en 2008, le sénateur Greene s’est présenté au Sénat comme étant « un ancien membre du Parti réformiste du Canada ».
En 2016, au début de la réforme visant à rendre le Sénat plus indépendant, il est devenu le premier sénateur conservateur à parrainer un projet de loi du gouvernement — le sénateur Harder s’en souviendra —, soit le projet de loi S-4, qui portait sur les conventions fiscales conclues avec Israël et Taïwan. À titre de parrain, il a déclaré :
J’ai l’honneur d’être l’un des premiers sénateurs — et j’espère qu’il y en aura bien d’autres — qui, malgré le fait qu’ils soient généralement en désaccord avec le gouvernement actuel, ce qui est mon cas, savent reconnaître les bonnes idées et les bonnes politiques lorsqu’elles se présentent, et qui sont prêts à parrainer un projet de loi d’initiative ministérielle au Sénat lorsqu’ils ne sont pas contre les mesures proposées.
C’était une déclaration courageuse qui l’a mené à siéger à titre de sénateur non affilié, pour ensuite siéger quelques années à titre de membre du Groupe des sénateurs indépendants avant de devenir membre fondateur du Groupe des sénateurs canadiens.
Son esprit indépendant a mené à sa collaboration avec le sénateur Massicotte, qui était alors libéral, avec qui il s’est lancé dans une quête visant à encourager et à promouvoir la réforme du Sénat. Le sénateur Massicotte et lui ont envoyé des questionnaires, organisé des discussions fort animées et compilé les réponses pour cerner les sujets faisant le plus l’objet d’un consensus.
Dans une lettre d’opinion parue en 2017, il a résumé sa vision changeante du Sénat de la façon suivante :
La démocratie canadienne a besoin d’une chambre haute qui fonctionne bien, libre de toute contrainte partisane. Le Sénat ne peut être une copie de la Chambre des communes. Son rôle législatif doit être distinct et utile. Toutefois, du fait qu’il n’est pas élu, le Sénat doit aussi agir avec retenue.
Je dois dire que je suis d’accord avec lui.
Le sénateur Greene a montré par ses actes — pas seulement par ses paroles — que le fait de rester fidèle à soi-même, au service de sa province et de son pays, devrait l’emporter sur la partisanerie. C’est là une leçon et un héritage impressionnant qu’il laisse à chacun d’entre nous.
Au nom du Groupe progressiste du Sénat, je vous souhaite une très heureuse retraite et je vous offre nos meilleurs vœux, sénateur Greene.