L’honorable Pierre J. Dalphond : Honorables sénateurs, permettez-moi de prendre quelques instants pour saluer un ancien collègue au sein de la magistrature canadienne, un ancien sénateur, mais toujours un ami.
Le sénateur Sinclair est un homme imposant pas juste physiquement, mais aussi intellectuellement et moralement. Quel parcours de vie remarquable que le sien! Premier juge autochtone à la Cour provinciale du Manitoba, il fut l’un des premiers juges nommés par le gouvernement fédéral à une cour supérieure. Devant ses grandes qualités, c’est à lui qu’on a confié la présidence de la Commission de vérité et réconciliation, qui a produit un rapport historique, dont les enseignements et les recommandations nous guideront encore longtemps.
Sur une note plus personnelle, je dois dire que je ne serais pas venu au Sénat s’il n’avait pas été de ce fameux groupe de six, nommé en mars 2016. Lorsque je fus nommé 18 mois plus tard, c’est lui que j’appelai le premier pour lui demander bien humblement d’être mon parrain au Sénat, car je l’avoue, je suis un fan de Murray Sinclair.
J’ai eu le grand plaisir de travailler avec lui à faire la promotion de certaines idées pour la réforme du fonctionnement du Sénat et la définition de son rôle comme chambre non élue désormais composée de personnes non partisanes.
Notre grande famille sénatoriale perd un membre important, mais cette perte sera le gain de sa famille immédiate, comme le disait si bien son fils Niigaan, que je cite:
Alors que mon père quitte la vie publique de sénateur — après avoir marqué l’histoire en tant que commissaire, juge et avocat —, ma famille pourra enfin passer du temps en sa compagnie. Bien qu’il s’agira d’un changement pour nous tous (et il ne fait même pas partie des cinq principaux décideurs de notre famille), ce sera un changement bien mérité, car nous l’attendons depuis longtemps […]
Pourtant, nous sommes mieux lotis grâce à tout ce qu’il a fait pour nous mener jusqu’ici.
Miigwech, papa, et bon retour à la maison.
Merci, Murray. Meegwetch.