L’honorable Andrew Cardozo : Honorables sénateurs, je tiens d’abord à saluer la Fiducie nationale du Canada et l’Association des musées canadiens. Ce sont leurs membres qui font en sorte que le Canada reste canadien.
Chers collègues, j’aimerais aujourd’hui attirer votre attention sur la question du chômage chez les jeunes Canadiens. Le taux de chômage chez les jeunes est actuellement d’un peu plus de 14 %, soit le double de la moyenne nationale. Bien que Statistique Canada ne fournisse pas de chiffres précis, un simple calcul indique qu’il y a environ 370 000 jeunes sans emploi au Canada à l’heure actuelle, et ce nombre ne cesse d’augmenter.
Le taux de chômage élevé chez les jeunes est particulièrement pernicieux parce que ses effets négatifs peuvent persister longtemps à l’âge adulte. Le chômage pendant les premières années de vie active est associé à des salaires inférieurs à long terme, à une moins bonne santé, à un plus faible niveau de bonheur et à une plus faible satisfaction au travail par rapport aux travailleurs du même groupe d’âge. Le chômage persistant chez les jeunes laisse peu d’espoir et, dans certains cas, constitue un terreau fertile pour la radicalisation.
Nous avons un problème structurel et sociétal auquel nous ne nous attaquons pas suffisamment. De plus, comme la technologie évolue rapidement, ces jeunes accusent un retard pour ce qui est de leurs études techniques et, pire encore, ce retard s’accentuera à mesure que de nombreux emplois de premier échelon et peu spécialisés seront automatisés.
Dans le dernier budget, le gouvernement a proposé des mesures importantes pour améliorer les choses. Pour les deux prochaines années, il a notamment affecté 1,5 milliard de dollars au programme Emplois d’été Canada, à la Stratégie emploi et compétences jeunesse et au Programme de stages pratiques pour étudiants. Cet argent frais sera assurément utile, et j’y suis favorable, mais les sommes affectées sont nettement insuffisantes. Prenons l’exemple du programme Emplois d’été Canada : il peut durer de 8 à 16 semaines, mais, dans la plupart des cas, il se limite à 8 semaines. Or, les jeunes qui étudient à plein temps auraient besoin de 16 semaines, et d’autres jeunes auraient plutôt besoin d’un emploi à plein temps pendant toute l’année.
Essentiellement, les programmes annoncés fournissent un emploi à environ 10 % des jeunes sans emploi, alors que les autres jeunes sans emploi, c’est-à-dire 90 % d’entre eux, ne sont pas touchés par ces programmes. On peut les comprendre d’avoir l’impression que personne ne se soucie de leur sort. C’est sans parler du grand nombre d’étudiants à plein temps qui auraient désespérément besoin d’un emploi à temps partiel, ce qui est de plus en plus dur à trouver.
Parmi les jeunes sans emploi, le niveau d’études varie beaucoup. Certains n’ont pas terminé leurs études secondaires et d’autres ont un diplôme d’études universitaires de cycle supérieur. Tous ont besoin de notre aide. Il faut être beaucoup plus ambitieux que ne le sont le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux depuis quelques années, voire des dizaines d’années.
Chers collègues, au cours de la prochaine année, je vous invite à prendre part à la discussion sur les mesures qui pourraient être prises de concert par les gouvernements, les entreprises, les syndicats, les régions rurales et urbaines et les personnes qui vivent à l’intérieur ou à l’extérieur des réserves afin de s’attaquer à cette crise qui prend de l’ampleur. Je vous remercie.

