L’honorable Andrew Cardozo : Honorables sénateurs, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui à l’occasion du Jour du drapeau.
Ce jour marque le 58e anniversaire du drapeau canadien avec la feuille d’érable, et c’est l’occasion de s’arrêter pour réfléchir à ce que le drapeau signifie pour nous, les Canadiens.
Il y a 58 ans aujourd’hui, le drapeau était hissé pour la première fois sur la Colline du Parlement, sur un mât temporaire situé juste à gauche de la tour de la Paix, en présence de milliers de Canadiens en liesse.
Avoir un nouveau drapeau canadien était une ambition de longue date de l’ancien premier ministre Lester B. Pearson — un drapeau qui serait libre de tout symbole colonial et qui favoriserait l’unité nationale.
Les Canadiens ont participé avec enthousiasme aux travaux d’un comité spécial de la Chambre des communes et ils ont envoyé des milliers de propositions et de suggestions. Ils ont envoyé des dessins et des peintures de toutes sortes de choses : le castor, l’orignal, la police montée, les prairies, les montagnes et, bien sûr, les feuilles d’érable. C’est grâce à ce processus participatif que le drapeau rouge et blanc a été élaboré.
Le débat politique a duré de nombreux mois et a été l’un des plus houleux de l’histoire du Canada. L’ancien chef de l’opposition, John Diefenbaker, s’opposait vigoureusement au changement de drapeau. Cependant, une fois le débat terminé, il a accepté le résultat, ce qui est tout à son honneur, et s’est rendu avec le premier ministre Pearson au palais de Buckingham pour la signature de la proclamation royale par la reine Elizabeth II.
Depuis lors, le drapeau est devenu le symbole d’un Canada moderne et uni qui prise l’égalité, l’harmonie et la prospérité. En fait, chaque nouveau Canadien reçoit un petit drapeau au cours de sa cérémonie de citoyenneté canadienne et l’adopte avec la plus grande fierté. Le drapeau est reconnu positivement dans le monde entier.
Même si j’aurais préféré aujourd’hui parler de cet anniversaire seulement en termes positifs, je dois dire que, au cours de la dernière année, des gens s’opposant à bien des valeurs fondamentales canadiennes se sont approprié l’unifolié — des gens qui croient que quelques centaines de personnes peuvent envahir notre capitale nationale et remplacer le gouvernement élu en recourant à la force brute et à l’intimidation. Pour certains, notre drapeau est devenu un symbole d’opposition à l’État et au gouvernement canadiens, d’opposition à tous les vaccins, y compris ceux contre la rougeole et la poliomyélite, et d’opposition à de nombreuses valeurs que nous considérons habituellement comme des valeurs canadiennes fondamentales.
Il y a même des individus qui se sont permis de vandaliser notre drapeau en y inscrivant des messages colériques et haineux, ainsi que d’utiliser la feuille d’érable pour remplacer la lettre « u » du mot anglais commençant par un « f » sur leurs drapeaux de protestation. Je ne crois pas que c’est à cet usage que le Parlement destinait notre drapeau en 1965.
Nous observons aussi une tendance troublante : beaucoup trop de Canadiens pacifiques, des gens de bonne foi, ne hissent plus de drapeau devant leur maison, car ils ne veulent pas qu’on les prenne pour des partisans de foules en colère. Cela ne devrait pas se produire.
Chers collègues, il est temps que le drapeau canadien redevienne un symbole, celui du respect, de l’égalité et du rassemblement. Vive le drapeau canadien!