Le décès de Donald Marshall Jr.

Par: L'hon. Rodger Cuzner

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L’honorable Rodger Cuzner : Honorables sénateurs, les Canadiens ont entendu pour la première fois le nom de Donald Marshall fils, ou Junior Marshall, en 1971, alors qu’il n’avait que 18 ans. Originaire de la Première Nation de Membertou, sur l’île du Cap-Breton, il a été accusé et condamné à tort pour le meurtre de Sandy Seale dans le parc Wentworth, à Sydney, en Nouvelle-Écosse.

Tout au long de ses onze années d’incarcération, Junior Marshall a clamé son innocence et, grâce à ses efforts soutenus pour laver son nom, il a finalement été acquitté en mai 1993 par la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse. Son affaire a fait de lui la première victime très médiatisée d’une condamnation injustifiée au Canada, ouvrant ainsi la voie à d’autres personnes comme David Milgaard et Guy Paul Morin. Ces années passées en prison ont eu des conséquences physiques, mentales, émotionnelles et spirituelles sur Junior.

J’ai appris à connaître Junior sur les patinoires du Cap-Breton, alors qu’il suivait les activités de hockey de sa famille. Il adorait se rendre à la patinoire, mais il trouvait la paix et le réconfort en parcourant les forêts du Cap-Breton et en pêchant dans les nombreux lacs et cours d’eau.

En août 1993, après avoir pêché et vendu des anguilles près d’Antigonish, il a été accusé et condamné pour avoir pêché hors saison et sans permis. Ce fut le début d’une bataille de six ans sur les droits issus de traités des Mi’kmaqs, qui, avec l’aide des chefs de la Nouvelle-Écosse et de l’Atlantique, est allée jusqu’à la Cour suprême du Canada.

Dans sa décision historique rendue en 1999, la cour a confirmé que la Couronne avait accordé des droits aux Mi’kmaqs, aux Malécites et aux Pescomodys, dans le cadre des traités de paix et d’amitié signés en 1761.

Cette semaine marque le 25e anniversaire de cette décision à l’incidence très importante. Votre ancien collègue le sénateur Dan Christmas a dit que le sentiment qui régnait ce jour-là dans la foulée de la décision n’était pas tant qu’on virait le monde à l’envers, mais plutôt qu’on le remettait à l’endroit.

Jane McMillan, de l’Université St. Francis Xavier, affirme que l’arrêt Marshall continue de permettre aux Premières Nations du Canada atlantique de renforcer leur capacité et leur autodétermination.

En tant que Néo-Écossais, je suis bien placé pour parler de la croissance et du développement des collectivités des Premières Nations. Tous les Néo-Écossais profitent de leur succès, et nous sommes enrichis par la célébration continue de leur riche histoire et de leur culture.

Aujourd’hui, nous nous souvenons de Donald Marshall fils et apprécions son courage et tout ce qu’il a fait pour son peuple. Que son souvenir soit pour nous tous une source de réconfort.

Des voix : Bravo!

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