L’honorable Amina Gerba : Comme la sénatrice Clement l’a dit plus tôt, nous avons tous pleuré lundi en lui disant au revoir. Je vais essayer de ne pas pleurer aussi.
Je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à ma sœur africaine, la sénatrice Mobina Jaffer. Elle est la première Africaine d’origine sud-asiatique — vous l’avez tous rappelé — et la première femme musulmane à avoir été nommée au Sénat du Canada.
Lorsque j’ai été nommée à cette auguste Chambre, je me suis précipitée pour lire sur les parcours des sénateurs. C’est ainsi que j’ai constaté que je n’étais pas la première Africaine d’origine à devenir sénatrice au Canada. Cependant, en parlant de la sénatrice Jaffer à des amis qui ne connaissent pas la diversité multiethnique et raciale du continent africain, plusieurs m’ont dit que la sénatrice Jaffer ne pouvait pas être considérée comme une Africaine, parce qu’elle n’était pas Noire, parce qu’elle était d’origine sud-asiatique.
Cela témoigne bien de la méconnaissance du continent africain, que plusieurs pensent être un continent habité seulement par des Noirs. Il m’a suffi de parler à la sénatrice Jaffer pour constater à quel point elle est fière de ses origines ougandaises et africaines. Chers collègues, on peut quitter l’Afrique, peu importe comment ni dans quelles conditions, mais l’Afrique ne nous quitte jamais. Arrivée au Canada comme réfugiée, l’honorable sénatrice Jaffer a consacré sa carrière à représenter et à défendre les intérêts de tous les Canadiens, en particulier ceux qui, comme elle, ont trouvé un nouveau foyer dans ce pays d’immigration qui nous a tous accueillis. Elle est arrivée au pays comme réfugiée, mais elle a tout fait, vous l’avez dit, et j’aurais pu répéter tout ce que vous avez dit.
Sénatrice depuis 23 ans, elle a su utiliser son histoire unique et sa voix puissante toujours chaleureuse pour inspirer et influencer les politiques qui ont façonné notre pays, pour que ce Canada que nous aimons tous devienne inclusif et diversifié. Merci.
La sénatrice Jaffer est une vraie maman africaine, qui incarne des valeurs de résilience, de sagesse, de compassion et de générosité. J’ai d’ailleurs porté ce sari que vous avez tous admiré pour lui montrer à quel point j’apprécie ses multiples cadeaux. Ma sœur Mobina, après autant d’années au service de ta communauté et des Canadiens, il est grand temps de profiter de ta retraite bien méritée auprès de Nuralla, de toute ta famille, tes petits-enfants et tes enfants qui sont présents ici. Nuralla, amour de sa vie, tu t’occuperas bien de Mobina au quotidien. Je sais que vous avez déjà prévu un long voyage en Afrique de l’Est, et je vous souhaite d’en profiter. Merci, Mobina.