La Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

Par: L'hon. Diane Bellemare

Partager cette publication:

CN Tower, Toronto

L’honorable Diane Bellemare : Honorables sénateurs, nous avons souligné le 17 mai dernier la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. C’est pourquoi je tiens à remercier aujourd’hui les parlementaires canadiens impliqués dans le Caucus canadien de la Fierté, qui vise à promouvoir l’avancement des droits des personnes 2ELGBTQI+. Les membres de cette communauté et leurs parents peuvent ainsi avoir l’assurance que des parlementaires jouent un rôle d’anges gardiens au Parlement du Canada.

Mes remerciements visent particulièrement le coprésident et cofondateur de ce caucus, le sénateur René Cormier, pour son implication dans cette cause, mais aussi pour sa bienveillance à mon égard, car depuis 2018, mon fils, le benjamin de la famille, a commencé à manifester des comportements transidentitaires que je n’ai pas vus venir, mais qu’il a pressentis.

Mon fils de 24 ans était on ne peut plus hétérosexuel, beau garçon, populaire auprès des filles, sportif et artiste en son genre. Quand son amoureuse, étudiante en photographie, a commencé à prendre des photos artistiques d’elle-même en compagnie de mon fils travesti en fille, je n’ai rien soupçonné par rapport à son identité de genre. Ces photos étaient tellement belles et romantiques; de véritables tableaux!

Peu à peu, le travestissement a laissé place à des tenues vestimentaires quotidiennes androgynes. La barbe a disparu au profit d’une peau lisse. La relation amoureuse, qui devait être pour la vie, a pris fin après six ans. C’est alors, il y a moins d’un an, qu’il nous a annoncé qu’il allait commencer à prendre des hormones, qu’il changeait son prénom et qu’il était « elle ».

Mes lectures sur la transidentité m’ont appris que cette histoire est plutôt typique et banale. Cependant, pour un parent, elle ne l’est pas. J’ai quelques amis d’enfance et membres de ma famille élargie qui, adolescents, se sont avérés homosexuels. Une fois connue, cette réalité n’a rien changé ni à leur apparence ni à ce qu’ils étaient et qu’ils sont toujours. L’incongruence de genre est un phénomène différent et difficile à comprendre, qui implique un changement d’apparence et d’identité.

Cette réalité existe pourtant depuis toujours. On en a trouvé des preuves en Égypte et dans la Rome antique. La transidentité est souvent associée au travestissement. Plusieurs sociétés acceptent de manière bienveillante les personnes transgenres, comme les peuples autochtones d’ici et certaines communautés asiatiques. C’est une réalité néanmoins méconnue dont la fréquence est difficile à estimer, en raison des nombreux obstacles que ces personnes doivent surmonter avant de s’affirmer.

Chers collègues, les phénomènes transgenres et non binaires ne sont pas une mode. Il faut respecter le courage des personnes qui osent briser le code. En terminant, j’aimerais dire que le plus important comme parent n’est pas de comprendre, mais bien d’accepter l’identité de genre et de sexe de son enfant. La lutte contre l’homophobie et la transphobie se fait aussi à la maison, dans des relations parents-enfants qui doivent être empreintes de respect, de bienveillance et d’amour. Merci. Meegwetch.

Des voix : Bravo!

Partager cette publication: