La Journée de l’affaire « personne »

Par: L'hon. Judy White

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L’honorable Judy A. White : Honorables sénateurs, j’interviens aujourd’hui pour souligner le 94e anniversaire de la Journée de l’affaire « personne » au Canada, à l’occasion de laquelle nous célébrons la décision historique qui a permis aux femmes de participer davantage à la vie publique et politique en leur donnant, notamment, le droit de siéger en tant que sénatrices.

Aujourd’hui, nous rendons hommage à la détermination des « Célèbres cinq », dont les statues se trouvent, comme il se doit, à côté de l’édifice du Sénat du Canada. Les Célèbres cinq comprenaient Emily Murphy, Nellie McClung, Louise McKinney, Irene Parlby et Henrietta Muir Edwards. Elles étaient des juristes, des politiciennes et des militantes accomplies de l’Alberta.

En 1927, elles ont demandé à la Cour suprême du Canada de rendre une décision simple, mais fondamentale : « Est-ce que le mot « personne » dans l’article 24 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique comprend les personnes de sexe féminin? »

Après cinq semaines de délibération, la Cour suprême a tranché : le mot « personne » excluait les femmes.

Malgré ce revers, les Célèbres cinq ne se sont pas laissées abattre. Elles ont porté leur cause devant le Comité judiciaire du conseil privé britannique, soit le plus haut tribunal d’appel du Canada à l’époque.

En 1929, la cour a statué que :

L’exclusion des femmes de toute charge publique est un vestige d’une époque plus barbare que la nôtre. Aux personnes qui se demandent si le mot « personne » doit comprendre les femmes, la réponse est évidente, pourquoi pas?

Outre ses répercussions à long terme, cette décision a aussi eu une incidence immédiate puisque, seulement quatre mois plus tard, Cairine Wilson est devenue la première femme à être nommée au Sénat. Je suis heureuse de dire que nous avons fait beaucoup de chemin depuis, étant donné que le Sénat est désormais paritaire.

Je m’en voudrais toutefois de ne pas souligner que cette décision judiciaire, même si elle est historique dans le contexte de la promotion des droits des femmes, a exclu bon nombre de ces dernières, notamment les femmes autochtones et racisées.

Il est donc essentiel de rendre hommage aux générations suivantes de femmes qui ont poursuivi la lutte pour l’égalité, le respect et la justice au Canada, tout en nous rappelant que ce travail demeure inachevé.

Par conséquent, permettez-moi de saisir cette occasion pour mettre l’accent sur le Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne », qui a été institué en 1979 afin de continuer à rendre hommage aux personnes qui contribuent de façon remarquable à la lutte pour l’égalité des femmes, des personnes de diverses identités de genre et des filles au Canada. Chaque année, on choisit plusieurs récipiendaires à l’échelle du pays, dans une multitude de disciplines, afin de célébrer leur engagement envers l’égalité au Canada. Je félicite sincèrement les récipiendaires de cette année, et je les remercie pour leurs précieuses contributions.

Wela’lioq, merci.

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