Hommage au feu l’honorable Hugh Segal, C.M.

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L’honorable Diane Bellemare : Chers collègues, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre ancien collègue que j’admirais beaucoup, l’honorable Hugh Segal, nommé Membre de l’Ordre du Canada en 2003 et Officier de l’Ordre du Canada en 2016. Il a eu une carrière en politique publique tout à fait extraordinaire : sous-ministre à 29 ans, chef de cabinet du premier ministre Mulroney, directeur de l’Institut de recherche en politiques publiques, sénateur, maître du Collège Massey, et j’en passe.

S’identifiant comme conservateur dès le début de l’adolescence, alors que son père était libéral, Hugh Segal a toujours eu une vision progressiste de la politique.

Quand j’ai été nommée au Sénat, je le connaissais de réputation. Bien que je sois d’un an son aînée, nous avons la même date d’anniversaire. Cela a excité ma curiosité et j’ai voulu le connaître davantage. Il a été un mentor silencieux pour moi. J’observais son positionnement politique et tentais de comprendre ses choix stratégiques. Il était très indépendant d’esprit et ne partageait pas toujours la ligne de parti. En 2014, il a démissionné au nom de ses principes.

Le sénateur Segal a applaudi les changements apportés au Sénat depuis 2015. Il a même proposé un modèle pour l’avenir afin de consacrer l’existence pérenne de quatre groupes reconnus afin de préserver l’indépendance institutionnelle du Sénat par rapport au gouvernement en place.

L’honorable Hugh Segal, historien de formation, né à Montréal et francophile, s’est toujours identifié comme un progressiste-conservateur. Il était un Red Tory, dans le sens le plus noble du mot, c’est-à-dire un progressiste avant tout, qui avait à cœur l’intérêt commun, mais un conservateur aussi, car il préférait moins d’État à plus de gouvernement.

On pourrait dire de Hugh Segal qu’il avait une certaine ressemblance physique avec Winston Churchill, le cigare en moins. En tous les cas, il partageait avec lui l’indépendance d’esprit et la passion de ses convictions.

Il était un politicien convaincu et fier de l’être, mais il était aussi un intellectuel. À preuve, il a tenté de se faire élire, mais il n’a jamais réussi. Il a écrit au moins une dizaine de livres et de multiples articles où il défendait des idéaux de paix et les objectifs d’un monde sans pauvreté. Le titre de son ouvrage, publié en 1996, No Surrender: Reflections of a Happy Warrior in the Tory Crusade, témoigne bien du caractère de ce grand personnage.

Hugh Segal était un personnage politique accompli, brillant orateur, incisif par moment, mais toujours plein d’humour. Pas étonnant qu’il ait été nommé directeur du prestigieux Collège Massey de Toronto qui forme les leaders de demain. Je souhaite de tout cœur que sa carrière exemplaire inspire nos leaders d’aujourd’hui et de demain.

L’honorable Hugh Segal faisait de la politique avec un grand P. Il avait compris, comme l’a souligné le très honorable Brian Mulroney, que peu importe le parti politique auquel on adhère, la coopération multipartite est nécessaire pour accomplir de grandes choses.

En mon nom personnel et au nom des membres du Groupe progressiste du Sénat, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances à Donna, son épouse, sa fille Jacqueline, ses frères Seymour et Brian ainsi qu’à l’ensemble des membres de sa famille et à ses amis.

Merci.

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