Hommage au décès de l’honorable Jean Lapointe, O.C., O.Q.

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L’honorable Pierre J. Dalphond : Chers collègues, j’aimerais aussi rendre un trop bref hommage à l’honorable Jean Lapointe, un grand personnage du Québec, connu de tous pour ses chansons et ses grands talents de compositeur, d’humoriste, d’imitateur et d’acteur.

Malgré son décès, il continuera de vivre dans les esprits et les cœurs des Québécois avec des souvenirs impérissables et une institution philanthropique remarquable, la Maison Jean-Lapointe, qui aide depuis 40 ans des hommes et des femmes à sortir des griffes de l’alcoolisme, comme il a réussi à le faire lui-même.

De façon plutôt imprévue, il a rejoint cette Chambre en 2001, poste qu’il occupera pendant neuf ans, à titre de sénateur « libéral entre guillemets », comme il se plaisait à le dire. Il a toujours eu une aversion pour les joutes partisanes au Sénat et il ne se gênait pas pour dénoncer les pertes de temps qui caractérisent encore trop souvent nos travaux.

Dans sa toute première intervention au Sénat — et la sénatrice Saint-Germain le faisait remarquer —, il a proposé de réduire le temps alloué aux « hommages rendus lors d’un décès », qui s’éternisaient, selon lui. Monsieur Lapointe, où que vous soyez, aujourd’hui, on vous écoute en vous consacrant à peine 15 minutes, alors que vous en mériteriez des heures!

Même si la politique l’a laissé « malheureux » et « déçu », au début de 2022 il concevait toujours le Sénat comme « l’ange gardien de la population, des minorités et des démunis ».

Arrivé à Ottawa en fédéraliste affiché et convaincu, il dira peu après sa retraite y avoir compris la réalité des deux solitudes, précisant ceci au sujet des Québécois, et je cite : « On ne pense pas pareil, on n’est pas faits pareil ».

Dans une grande entrevue accordée à Patrice Roy de la télé de Radio-Canada il y a quelques mois, il déclare : « Ça va venir un jour ou l’autre, l’indépendance du Québec. Et je le souhaite ».

Ceux qui ont travaillé avec lui, unanimement, l’ont décrit comme un homme entier, tourmenté, mais d’une grande humanité. Il a su chanter aux Québécois et aux Québécoises des choses qui leur ressemblent.

À sa fille Anne Elizabeth, à son fils, Jean-Marie, et aux autres membres de la famille Lapointe, j’offre mes plus sincères condoléances à la suite du décès d’un de nos grands.

Merci.

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