L’honorable Marty Klyne : Honorables sénateurs, je prends la parole depuis Regina, en Saskatchewan, sur le territoire visé par le Traité no 4, soit la terre natale de la nation métisse.
En raison des centaines de victimes confirmées à Cowessess, le pays doit de nouveau rendre des comptes. Après Kamloops, les Canadiens doivent encore faire face à la vérité et choisir comment réagir. Nous savons que ce n’est peut-être que le début, et, selon le rapport de la Commission de vérité et réconciliation, nous ne devrions pas être surpris.
Je suis tombé sur un article publié dans l’édition du vendredi 25 juin 2021 du Regina Leader-Post intitulé « Les Premières Nations de la Saskatchewan se préparent à ce qu’on trouvera dans les pensionnats après la découverte à Cowessess ».
Le premier paragraphe se lit comme suit :
Après la découverte déchirante de centaines de tombes anonymes à l’ancien emplacement du pensionnat autochtone de Marieval, d’autres Premières Nations qui effectuent des recherches dans des pensionnats à proximité se préparent à découvrir leur propre tragédie enterrée depuis longtemps.
Chers collègues, pas moins de 15 écoles en Saskatchewan relèvent de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Les dates d’ouverture et de fermeture de ces pensionnats s’étendent sur une période allant de 1860 à 1998.
À Cowessess, l’Église catholique a exploité le pensionnat autochtone de Marieval, aussi appelé pensionnat de Grayson, à partir de 1898. Le gouvernement fédéral a commencé à financer le pensionnat en 1901 dans le cadre d’un programme étatique d’assimilation. Les enfants autochtones au pensionnat de Marieval ont été séparés de force de leurs parents dans le but d’éliminer une culture, des cérémonies et une langue. Au cours de cette tentative, de nombreux enfants sont morts de négligence, de surmenage, de maladie et de conditions dangereuses.
Les pierres tombales de la Première Nation de Cowessess auraient possiblement été rasées au bulldozer par un prêtre dans les années 1960. Aujourd’hui, des travaux sont en cours pour identifier les personnes dans les tombes et désigner l’endroit comme un lieu protégé, où les gens peuvent se recueillir, guérir et rendre hommage aux victimes. Une vigile a été organisée samedi dernier.
Lorsque nous avons une pensée pour les enfants disparus et que nous prions pour eux, n’oublions pas de rendre hommage aux survivants. Nous qui formons une fédération de nations devons utiliser la vérité pour changer et grandir, et nous, les législateurs, devons garder une place dans nos cœurs pour ces enfants.
Voici ce que disait le chef Cadmus Delorme jeudi :
J’espère qu’un jour, lorsque mon enfant de 4 ans sera vieux, le Canada parviendra à une véritable réconciliation afin que les peuples autochtones qui habitent le pays puissent prospérer et s’épanouir ensemble.
J’aimerais citer brièvement un texte qui m’a été envoyé par l’église Living Hope Alliance, à Regina :
En tant que pasteur principal des églises Living Hope Alliance et Moose Jaw Alliance, je tiens à présenter mes excuses à nos voisins inuits et métis et ceux des Premières Nations pour l’indifférence que l’Église a manifestée vis-à-vis les Autochtones et pour toutes les souffrances qu’elle leur a infligées. Je regrette que l’Église n’ait pas su les épauler dans leur lutte passée et actuelle contre l’injustice. L’Église veut changer et elle demande pardon. Elle veut parvenir à la réconciliation et se ranger dès aujourd’hui aux côtés des Autochtones.
Chers collègues, j’espère que nous avons tous cet objectif en commun.
Merci. Hiy kitatamîhin.