Chers amis et collègues,
J’espère que vous et vos proches profitez de l’été, malgré les contraintes et les inquiétudes liées à la COVID–19. Il est indéniable que le monde a changé à bien des égards au cours des derniers mois,et je tiens à vous informer de certains changements qui nous concernent.
En pleine crise de la COVID, le mouvement Black Lives Matter a, à juste raison, accaparé le monde entier. Je me réjouis que les sénateurs noirs aient créé un comité de travail informel pour attirer l’attention sur des questions qui touchent les Noirs partout au Canada et formuler des recommandations. Ce groupe se penche sur un vaste éventail de questions, y compris l’économie, la santé, l’éducation et l’emploi. Comme d’habitude, je pense aux arts. Depuis toujours, les artistes noirs jouent un rôle de premier plan dans notre pays. La musique, le cinéma, les arts visuels, la littérature–tous les champs de création artistique, en fait–ont été enrichis par la vision, l’esprit innovateur et l’excellence du travail des artistes noirs. George Elliott Clarke a servi à titre de poète officiel du Parlement du Canada de 2016 à 2017. Les films de D. Sylvia Hamilton, y compris The Little Black Schoolhouse, ont été salués chaleureusement ici et à l’étranger. Je suis aussi très fière du fait que l’artiste afro–canadien de Vancouver Stan Douglas représentera le Canada à la Biennale de Venise de 2021. Depuis de nombreuses années, M.Douglas se voit décerner des prix prestigieux pour son travail, qui jouit d’une renommée internationale. D’autres artistes visuels noirs ont aussi été salués sur la scène nationale et internationale, dont Chantal Gibson etYisa Akinbolaji, pour ne nommer que ceux–là. Je suis actuellement en train de rédiger une proposition de discussion sur l’exposition d’œuvres d’artistes noirs à l’édifice du Sénat du Canada. Lorsque la session du Sénat recommencera en septembre, j’interviendrai dans le cadre de l’interpellation sur le racisme anti–noir. Je participerai également à une interpellation sur la contribution des immigrants venus de partout dans le monde pour s’établir au Canada, y compris ceux d’Haïti, de la Barbade et de diverses régions de l’Afrique, pour ne mentionner que quelques points d’origine.
Il y a lieu de féliciter les organismes et les artistes qui ont fait preuve d’innovation et de créativité dans leur manière de joindre le public au cours des derniers mois. J’ai été inspirée et intéressée par l’utilisation qui a été faite de l’Internet et par les partenariats qui ont été créés afin de présenter des œuvres d’art et des spectacles à de petits auditoires, comme les concerts en plein air du dimanche offerts par Jazz Winnipeg et le Musée Dalnavert. J’ai été très heureuse de visiter le Musée des beaux–arts de Winnipeg lorsqu’il a rouvert il y a plusieurs mois–ce fut l’un des premiers musées à le faire.Le nouveau site Web du Musée du portrait du Canada a été mis en ligne à la fin de juillet. Je me suis entretenue avec des humoristes au sujet de la manière d’obtenir du soutien en tant que créateurs et je suis régulièrement en contact avec des musiciens et des artistes visuels. Tandis que les écoles rouvrent leurs portes, on se demande comment enseigner les arts de la création aux étudiants et les motiver.J’ai bon espoir de voir émerger des solutions fondées sur la science et la réalité tout comme ce fut le cas dans d’autres domaines touchés par la pandémie de COVID–19!
La pandémie a mis en lumière de nombreux écarts sérieux qui affligent la société canadienne. Nous devons trouver un moyen de freiner l’élargissement de ces fossés et de réduire le nombre d’écarts systémiques dans le futur. Le revenu de base, dont j’ai parlé pour la première fois à la Chambre en mai2017,est de nouveau au premier plan. Le revenu de base vise à faire respecter le principe selon lequel chaque Canadien doit être en mesure de se nourrir, de se vêtir,d’acheter des médicaments et de se loger, sans avoir à négliger un de ces besoins d’un mois à un autre.
Certes,je me suis penchée sur certaines situations qui touchent les arts et les artistes dans diverses régions du pays durant la pandémie de COVID–19, mais j’ai aussi, comme vous le savez, prêté attention à l’état du secteur en général. Dans les années1990, John Ralston Saul a écrit que «la culture est le moteur de toute société réussie.» À l’époque, j’étais d’accord avec lui et j’abonde toujours dans ce sens. Les arts et la culture constituent une plateforme pour toute la société, qui nous soutient dans les bons et les mauvais jours. Pourtant, les artistes représentent toujours la plus grande proportion des travailleurs pauvres vivant sous le seuil de la pauvreté. Les arts, les artistes et les travailleurs du domaine des arts sont présents et apportent leur contribution partout au Canada. Il faut trouver le moyen de fournir à ces personnes, ainsi qu’à tous les Canadiens, un revenu de base.
Je veux attirer votre attention sur de récentes annonces au sujet des programmes liés à la COVID–19. J’ai été heureuse de voir le Parlement adopter une mesure de paiement unique à l’intention des personnes handicapées. Je me suis réjouie aussi de l’aide offerte aux petits musées, y compris ceux qui n’avaient pas encore reçu d’aide du fédéral. En outre, le programme de Subvention salariale d’urgence du Canada a été prolongé. Je vous recommande de consulter le site du gouvernement fédéral pour obtenir des détails et vous informer sur les demandes à tous les programmes.
Je crains toutefois que le retour à la normale après la pandémie de COVID soit difficile pour les groupes artistiques et que le secteur des arts du spectacle soit l’un des derniers à se rétablir. De plus, la fin du programme de Prestation canadienne d’urgence suscite chez moi de vives inquiétudes au sujet du sort des artistes individuels de toutes les disciplines.La Prestation a été une véritable bouée de sauvetage et elle était nécessaire. Je demande instamment au gouvernement de continuer d’aider les artistes dans le besoin. Il n’y a pas d’emplois en ce moment et ils ont besoin d’aide.
Veuillez continuer à me communiquer vos préoccupations et vos idées. Vous pouvez me joindre par courriel ou par téléphone. Je demeure à Winnipeg depuis la mi–mars, mais je me rendrai à Ottawa pour la session d’automne du Sénat. En raison de la COVID et des restrictions relatives aux déplacements et à la mise en quarantaine, je vais probablement demeurer à Ottawa jusqu’au mois de décembre. On peut me joindre dans les deux villes. Je poursuivrai mon travail au nom des Manitobains, du Nord et du secteur canadien de la création!
Je vous remercie de vos idées, de votre compassion et de votre patience en cette période difficile.
Patricia Bovey, FRSA, FCMA
Sénatrice indépendante du Manitoba
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