L’honorable Pierre J. Dalphond : Honorables sénateurs, au nom des sénateurs indépendants du Groupe progressiste du Sénat, je veux rendre hommage au sénateur Dagenais.
Fils d’un policier, notre collègue a été membre de la Sûreté du Québec pendant 39 ans. Dans la famille Dagenais, la loi et l’ordre font bon ménage.
Il a commencé comme patrouilleur en 1972 à Rawdon et est passé rapidement à la représentation de ses collègues. Il n’y a là rien de surprenant de la part d’un diplômé en ressources humaines. En 1996, il est devenu vice-président aux finances de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec, puis, 2004, il est devenu président de l’association en remplaçant Tony Cannavino.
Appelé à négocier des conventions collectives, mon ami Jacques Dupuis, alors ministre de la Sécurité publique, l’a décrit comme un leader syndical de taille imposante — c’est vrai — et plutôt opiniâtre.
En 2011, Jean-Guy a quitté le syndicat pour devenir candidat du Parti conservateur du premier ministre Harper, contrairement à son ami Cannavino, qui militait pour le Parti libéral du Canada. Le thème de la loi et l’ordre l’attirait.
Si la porte de la Chambre des communes ne s’est pas ouverte, celle du Sénat l’est devenue en janvier 2012.
C’est désormais une approche politique qui le démarque. Ainsi, si le président de l’association était favorable au maintien du registre des armes à feu, le sénateur soutient son abolition.
Hier, dans une entrevue, notre collègue mentionnait parmi ses réalisations l’adoption du projet de loi favorisant la transparence financière des syndicats, un projet de loi auquel ces derniers s’opposaient.
Toutefois, je retiens surtout de ce collègue chaleureux et sympathique qu’il est demeuré un homme aux opinions fortes. En 2013, à la députée néo-démocrate qui propose l’abolition du Sénat dans le dépliant qu’elle envoie à ses électeurs et électrices, il réplique par une lettre ouverte qui débute ainsi, et je cite : « Quel torchon! »
Il ajoute ce qui suit :
Comme députée NPD qui n’aurait probablement jamais été élue sans une spontanée sympathie des Québécois pour Jack Layton […] vous ne connaissez rien en matière constitutionnelle pour écrire de telles allégations. Il y a une bibliothèque bien garnie sur le sujet, à votre disposition, dans le Parlement et je vous suggère de vous en servir.
En novembre 2019, contestant le chef Andrew Scheer et son leader au Sénat, il annonce qu’il rejoint le Groupe des sénateurs canadiens.
En septembre 2022, muni d’une paire de ciseaux, il coupe sa carte de membre du Parti conservateur et compare Pierre Poilievre à Donald Trump. Ses déclarations sont toujours assorties d’un effet « punché ».
Toutefois, pour être juste envers notre collègue, ses opinions musclées n’épargnent personne, surtout pas le premier ministre Trudeau ni le sénateur Gold.
Cher Jean-Guy, je vous souhaite, à vous et à Danielle, une bonne continuation. Je ne serais pas surpris de voir, entendre ou lire dans les médias — dans quelques mois ou quelques semaines — d’autres commentaires « punchés » de votre part.
Bonne retraite!