L’honorable Marty Klyne : Je vous remercie d’être parmi nous aujourd’hui, monsieur le ministre. Ma question portera sur les étudiants étrangers de fort calibre qui souhaitent venir étudier au Canada. Le Canada a besoin d’attirer les esprits les plus brillants, les plus créatifs et les plus novateurs pour qu’ils viennent étudier ici et, idéalement, s’installent ensuite au Canada, où leurs connaissances et leurs compétences pourront profiter à des secteurs ou à des industries qui ont du mal à recruter des diplômés hautement qualifiés.
Imaginons, pour le moment, un scénario dans lequel une université canadienne peut accepter plus d’étudiants en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques, qu’il y a des résidences disponibles sur le campus, et qu’il est possible de faire des stages dans des secteurs en plein essor qui se butent à une pénurie de talents dans les domaines que j’ai mentionnés. Dans un tel scénario où il y aurait de la place pour de nouveaux talents, le gouvernement fédéral serait-il ouvert à l’idée qu’une université canadienne présente de solides arguments en faveur de l’inscription d’étudiants étrangers, dans un contexte où des industries œuvrant en technologie, en santé et en finance, par exemple, ont besoin de talents formés en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques?
L’honorable Marc Miller, c.p., député, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Je ne vois pas ce qui pourrait empêcher cela, sénateur. J’ai dit essentiellement la même chose à des personnes que j’ai rencontré aujourd’hui, à savoir que je ne suis pas là pour faire obstacle aux grandes idées, que celles-ci soient proposées par les universités, les établissements d’enseignement supérieur ou qu’elles répondent aux besoins du marché du travail. De prime abord, je n’y vois rien de mal. Je pourrais me rallier à cette idée.
Le défi est celui de la compétence. Il faut faire en sorte que les provinces assument leurs responsabilités. Je leur ai dit et je vous dirai qu’en l’absence d’une responsabilité fédérale particulière — et j’ai mentionné la responsabilité d’assurer la vitalité des communautés francophones hors Québec —, elles doivent convaincre leur représentant provincial de venir me voir et de me convaincre. Ce serait plutôt facile de le faire, mais il n’y a eu aucun mouvement de la part des provinces, sauf pour un petit groupe dans des domaines bien particuliers. Je ne m’y opposerai pas. Je suis le ministre de l’Immigration. Je ne suis pas ministre de l’Éducation, ni démographe ni docteur en économie. Toutefois, il est possible de bien faire les choses si nous travaillons en coopération.
Malgré l’aspect public de la question, qui dérape parfois dans les médias, j’entretiens d’excellentes relations avec mes homologues provinciaux, et notre tâche consiste à faire avancer les choses pour les Canadiens.
Le sénateur Klyne : Nous pourrions peut-être apporter des précisions à ce sujet. L’Université de Regina a un programme coopératif. Il reste des postes d’interne vacants sur le campus et on peut augmenter le nombre d’inscriptions dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Le gouvernement fédéral serait-il prêt à travailler avec la province ou directement avec l’université si un secteur avait besoin de recruter des candidats dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, ou s’il souhaitait renforcer ses capacités en recrutant des gens dans ces domaines?
M. Miller : Les universités devraient vraiment travailler avec la province et nous présenter leurs arguments, mais surtout, elles devraient s’adresser aux gens brillants qui viendront ici. Sans parler directement de cette institution, j’ai dit à maintes reprises que les pratiques de recrutement doivent changer. Elles doivent certainement changer si nous voulons attirer la crème de la crème dans le cadre d’un programme de visas administré par le gouvernement du Canada. Je suis tout à fait d’accord, mais nous devrions tous conjuguer nos efforts pour que cela se concrétise.