L’honorable Brian Francis : Sénateur Gold, selon Sheri McKindstry, cofondatrice de l’Association dentaire autochtone du Canada, les Métis et les membres non inscrits des Premières Nations sont ceux qui bénéficieront le plus du Régime canadien de soins dentaires. Toutefois, dans le cas des membres inscrits des Premières Nations et des Inuits qui sont admissibles au programme des services de santé non assurés, ce régime risque de ne couvrir que les sommes effectivement déboursées, et ceux qui habitent dans les régions éloignées pourraient ne pas tirer grand-chose de ce régime.
Compte tenu de ces critiques et des lacunes en matière d’accès, que fait le gouvernement pour que ceux qui sont admissibles au programme des services de santé non assurés, y compris ceux qui vivent dans les régions éloignées et dans le Nord, bénéficient d’un accès égal ou meilleur aux soins dentaires?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Merci pour la question, qui comporte divers aspects. Avec ou sans le régime de soins dentaires, il reste qu’il faut vivre à un endroit où la population a bel et bien accès aux services, et c’est cela qui est problématique, comme nous le savons, dans les régions éloignées et les régions où vivent les Autochtones. Il va falloir mettre la main à la pâte en partenariat avec les communautés autochtones.
Dans le contexte des programmes fédéraux, les soins dentaires sont des soins de santé, et tout le monde mérite d’y avoir accès. Le programme des services de santé non assurés vient en aide aux Premières Nations et aux Inuits. Il couvre les traitements préventifs, les soins orthodontiques ainsi que les frais de déplacement si les services ne sont pas offerts localement.
Je crois comprendre que les membres des Premières Nations et les Inuits qui sont admissibles au programme des services non assurés peuvent faire une demande au titre du Régime canadien de soins dentaires s’ils répondent aux critères d’admissibilité. En pareil cas, les prestations sont coordonnées. Les frais de déplacement seraient aussi remboursés, comme je viens de le mentionner, je crois. C’est une réponse incomplète et inadéquate, et davantage de travail devra être fait.
Le sénateur Francis : Merci, sénateur Gold. Selon un rapport publié en 2017 par le vérificateur général, les Premières Nations et les Inuits ont presque deux fois plus de maladies dentaires et plus de besoins non satisfaits en matière de santé buccodentaire que les populations non autochtones.
Dans ce contexte, que fait le gouvernement pour s’assurer que la mise en œuvre complète du Régime canadien de soins dentaires n’exacerbe pas les disparités existantes en matière de santé buccodentaire entre les non-Autochtones et les Premières Nations et les Inuits?
Le sénateur Gold : Je vous remercie de votre question. La réponse courte est que, pour combler le fossé, il faut offrir plus de services dans plus de communautés et à proximité de davantage de communautés, ce qui nécessitera un financement et des partenariats avec les écoles de médecine dentaire et les communautés pour qu’au fil du temps — et cela prendra du temps —, ce fossé puisse être comblé, comme il se doit.