L’honorable Pierre J. Dalphond : Bienvenue, monsieur le ministre. En juin, avant que vous ne deveniez ministre de la Défense, le gouvernement a publié un plan d’action élaboré conjointement sur la mise en œuvre des principes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Des parties importantes concernent la défense et imposent plusieurs responsabilités à votre ministère. L’une d’entre elles consiste à collaborer avec les organisations inuites établies en vertu d’un traité afin de déterminer conjointement les priorités et les considérations propres aux Inuits qui devront être incluses, dans la mesure du possible, dans les politiques, les programmes et les initiatives de défense nationale. Ces éléments devront être déterminés conjointement par les partenaires dont le centre d’intérêt comprend l’Inuit Nunangat, soit les régions nordiques où vivent traditionnellement les Inuits au Canada. Monsieur le ministre, comment se déroule ce travail? Comment cette consultation constructive se déroule-t-elle et comment forme-t-on le partenariat?
L’honorable Bill Blair, c.p., député, ministre de la Défense nationale : Merci beaucoup, sénateur Dalphond. J’ai d’excellentes nouvelles à ce sujet. Plus tôt cette semaine, j’ai rencontré les organisations inuites établies en vertu d’un traité. Natan Obed et mon collègue le ministre Gary Anandasangaree ont assuré la coprésidence de la rencontre. Un certain nombre de discussions ont eu lieu au sujet de nos engagements liés à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones par rapport aux forces armées. Comme j’en ai parlé plus tôt, j’ai rencontré hier l’équipe d’un des dirigeants autochtones présents à la rencontre plus tôt cette semaine. Nous avons discuté des façons de mettre davantage l’accent sur la collaboration et la consultation dans nos échanges avec les dirigeants inuits, en travaillant avec l’Inuit Nunangat pour remplir nos obligations.
Monsieur le sénateur, je peux vous assurer que nous considérons ce dossier comme extrêmement important, mais tous les investissements doivent être faits en étroite collaboration, au moyen de consultations en bonne et due forme. Nous pouvons donc ainsi bénéficier des connaissances des Inuits sur le territoire, en plus de tirer pleinement avantage de leur présence et de leurs capacités dans la région. Il nous est alors possible d’investir dans ces capacités.
Nous avons aussi discuté du travail important des Rangers canadiens et des raisons pour lesquelles ils représentent un volet primordial de la présence des Forces armées canadiennes dans le Nord. Encore une fois, ce travail doit être fait en étroite collaboration avec les organisations inuites établies en vertu d’un traité, au moyen de consultations.
Le sénateur Dalphond : Merci, monsieur le ministre. Je constate que le travail ne fait que commencer. Est-ce que ce travail reconnaîtra le rôle stratégique et la contribution des Inuits, en leur accordant un accès prioritaire aux marchés publics fédéraux axés sur la défense nationale dans les régions inuites?
M. Blair : Encore une fois, merci, sénateur Dalphond. C’est là une question importante, qui a fait partie des discussions, à la fois lors de la réunion avec les organisations inuites établies en vertu d’un traité et lors de ma rencontre d’hier avec M. Smith. Nous avons parlé, par exemple, d’une partie de l’argent que le gouvernement s’est engagé à consacrer à la modernisation du NORAD et de ce que ces investissements pourraient constituer. Nous avons parlé d’investissements très précis dans le territoire inuit, ainsi que du rôle des Inuits dans ces investissements et de leur participation, par exemple, à l’entretien des installations des Forces armées canadiennes dans la région, et à la construction de ce que nous pourrions appeler une infrastructure polyvalente. Par exemple, une piste d’atterrissage militaire pourrait également être utilisée par la collectivité. Nous avons commencé ces consultations. Je tiens à vous assurer qu’il s’agit bien d’une consultation. Nous n’allons pas nous contenter de leur dire ce que nous faisons.