L’honorable Marty Klyne : Honorables sénateurs, sur le territoire traditionnel du peuple algonquin anishinaabeg, et avec une immense fierté, je prends la parole au sujet du projet de loi C-51, Loi portant mise en vigueur du traité concernant l’autonomie gouvernementale et la reconnaissance de la Nation dakota de Whitecap / Wapaha Ska Dakota Oyate et modifiant d’autres lois en conséquence.
Je n’interviens pas seulement pour parler d’un projet de loi, mais pour célébrer le fait que les Dakotas de Whitecap ont recouvré leurs droits à l’autodétermination.
Le chef Darcy Bear et moi-même parlons de ce moment depuis un certain temps déjà, et c’est donc avec grand plaisir que je salue la nation dakota de Whitecap pour cette réalisation historique, qui constitue une nouvelle étape sur le long chemin de la réconciliation.
Elle fait suite à d’autres réalisations en matière de réconciliation, notamment l’adoption récente du projet de loi C-45, Loi modifiant la Loi sur la gestion financière des premières nations, modifiant d’autres lois en conséquence et apportant une clarification relativement à une autre loi, sans oublier le plan d’action de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, annoncé cette semaine, qui constitue une autre étape importante, ainsi que l’annonce de l’emplacement d’un monument aux survivants et aux victimes des pensionnats autochtones sur la Colline du Parlement.
En ce qui concerne les Dakotas de Whitecap, je suis bien conscient qu’avant de célébrer, nous devons faire en sorte que le projet de loi franchisse la ligne d’arrivée, c’est pourquoi je serai bref.
Nous devrions prendre un moment pour réfléchir au contexte du projet de loi et discuter de la manière dont nous en sommes arrivés là. Historiquement, les relations du Canada avec les peuples autochtones ont été entachées d’injustice et de discrimination. Nous constatons encore les séquelles des pensionnats, du sous-financement des services communautaires, des revendications particulières non réglées concernant l’application des traités historiques et d’autres accords, ainsi que du détournement des terres. Pourtant, aujourd’hui, je suis extrêmement optimiste et de plus en plus convaincu que des jours meilleurs nous attendent.
L’histoire de la Nation dakota de Whitecap renforce mon optimisme. Le sénateur Cotter a donné un excellent aperçu de son histoire dans son discours hier, et je suis donc heureux qu’une partie de cette histoire ait été racontée. Je m’attends à ce que le sénateur Cotter poursuive son discours sous peu.
Je me contenterai de dire que, face aux nombreux défis et trahisons des deux derniers siècles, les Dakotas de Whitecap ont fait preuve de résilience et de courage. Ils ont commencé à se défendre et à se charger de leurs propres affaires sociales, politiques et économiques avec une grande détermination et le courage de faire les bons choix, en persévérant dans la bonté et en déployant des efforts soutenus et de la patience lorsque les choses étaient difficiles. Aujourd’hui, la Première Nation dakota de Whitecap a attiré plus de 160 millions de dollars d’investissements — et ce n’est qu’un début.
Chers collègues, plutôt que de vous donner un aperçu des nombreuses réalisations économiques des Dakotas de Whitecap, je vous renvoie à mon discours du 2 mai qui lançait l’interpellation sur les entreprises et les organisations de développement économique dirigées par des autochtones, dans laquelle j’ai mis en avant les réussites économiques des Dakotas de Whitecap.
Cela dit, je m’en voudrais de ne pas souligner les efforts de mon ami le chef Darcy Bear qui, avec l’aide de son conseil et des aînés de la nation, a dirigé les membres de la Nation dakota de Whitecap avec honneur, humilité et dévouement depuis trois décennies. Voici ce qu’il a dit à propos de leur réussite :
Nous ne pouvons pas changer les erreurs du passé […] mais nous pouvons certainement changer l’avenir en travaillant en partenariat. Nous croyons que rien n’est impossible. Il y a toujours un moyen de faire avancer les choses.
Il faudrait reconnaître, à l’échelle nationale, les nombreuses réalisations à ce jour du chef et du conseil de cette nation ainsi que, bientôt, cette réalisation majeure.
Comme je l’ai dit, l’entente sur l’autonomie gouvernementale entre la Nation dakota de Whitecap et le Canada représente une nouvelle étape sur la voie de la réconciliation pour notre fédération. C’est un pas dans la bonne direction, et je suis ravi que nous, les législateurs, puissions y jouer un rôle. Il s’agit de la première entente sur l’autonomie gouvernementale signée en Saskatchewan, et j’espère que d’autres suivront.
Prenons un moment pour discuter des répercussions de cette mesure législative. Pourquoi les Canadiens devraient-ils se soucier de cet accord et y être favorables? Cet accord est important parce que l’autonomie gouvernementale rétablit juridiquement le droit de la Première Nation dakota de Whitecap à l’autodétermination tout en confirmant ses droits inhérents sous-jacents. Il la reconnaît aussi en tant que Première Nation sous le régime de l’article 35 de la Constitution du Canada. Cet accord est important parce qu’il donne à la Première Nation dakota de Whitecap l’occasion de recouvrer ce dont elle a été spoliée et d’obtenir ce qui lui a été refusé il y a des générations. Voilà ce pour quoi cette nation se bat depuis, avec la vérité et la justice de son côté, alors même qu’elle compte parmi les alliés les plus fidèles du Canada. Cet accord est important parce qu’il est pour ce grand peuple un gage de prospérité qui exaltera son sentiment d’appartenance envers le Canada.
Cet accord signifie que la Première Nation dakota de Whitecap peut continuer à s’épanouir et que l’espoir qu’elle a entretenu était voué à porter ses fruits. Il est synonyme de changements positifs qui profiteront à tous en créant de la richesse et en contribuant à la prospérité et au bien-être du Canada.
Comme le savent les sénateurs, il n’y aura pas de véritable réconciliation tant que les peuples autochtones ne seront pas pleinement maîtres de leur potentiel économique, social et politique. Cet accord nous rapproche un peu plus de cet objectif. Parlons d’une seule voix en votant pour le projet de loi C-51 et faisons avancer les choses.
Merci. Hiy kitatamîhin.