L’honorable Brian Francis : Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour rendre hommage à Alanis Obomsawin. À titre de membre de la nation abénakise, Mme Obomsawin est l’une des cinéastes autochtones les plus réputées au Canada. L’ensemble de son œuvre met en lumière la beauté, la force et la résistance des peuples autochtones face aux injustices et aux iniquités infligées par l’État et d’autres acteurs. Son œuvre a également permis aux Autochtones — réduits au silence ou ignorés pendant trop longtemps — de raconter des histoires de leur propre voix.
En conséquence, Mme Obomsawin m’a aidé, ainsi que de nombreuses autres personnes, à découvrir des perspectives et des expériences distinctes, mais partagées, et nous a incités à nous connecter, à guérir et à espérer. Elle a informé le grand public de la façon dont on nous a traités par le passé et dont on nous traite actuellement et a demandé des mesures concrètes à tous les échelons.
Au cours des 60 dernières années, Mme Obomsawin a créé plus de 50 films avec l’Office national du film du Canada. Parmi ces films, on retrouve Les événements de Restigouche en 1984; Kanehsatake, 270 ans de résistance en 1993; La Couronne cherche‑t‑elle à nous faire la guerre? en 2002 et Ruse ou traité en 2014, qui relatent la lutte de diverses Premières Nations pour faire valoir leurs droits et leurs titres sur les terres et les ressources et assurer leur bien-être, leur dignité et leur survie.
D’autres films comme On ne peut pas faire deux fois la même erreur en 2016 et Jordan River Anderson, le messager en 2019 se concentrent sur le sort des enfants des Premières Nations et, en particulier, le manque d’accès aux soins de santé, à l’éducation et aux autres services de base.
Puisque nombre de ces problèmes ne sont toujours pas réglés aujourd’hui, ses documentaires marquants demeurent pertinents. Grâce à son dévouement envers son art et toutes les personnes avec qui elle a tissé des liens au fil des années, Mme Obomsawin a remporté de nombreux prix. En 2019, elle a été nommée Compagne de l’Ordre du Canada. Âgée de 90 ans, elle n’a rien perdu de sa force sur laquelle on peut compter et elle ne montre aucun signe de ralentissement.
Ce soir, elle présente pour la première fois son plus récent documentaire, qui est intitulé Wabano the Light of Day. Ce dernier met en évidence comment les Autochtones habitant à Ottawa et le personnel du Centre de santé autochtone Wabano traversent la pandémie. J’espère que vous saisirez l’occasion de regarder son nouveau documentaire ainsi que tous les précédents.
Honorables sénateurs, je vous invite à vous joindre à moi pour célébrer la vie remarquable et les œuvres historiques de Mme Obomsawin. Je suis convaincu qu’elle continuera de demander des comptes au Canada sur le traitement réservé aux Autochtones, en plus de mettre en lumière ce que font mes frères et sœurs pour revendiquer et rétablir nos modes de vie.
Wela’lin. Merci.