L’honorable Wanda Thomas Bernard : Madame la ministre, je vous remercie d’être là. Le caporal Lionel Desmond a fait état de symptômes de trouble de stress post-traumatique, y compris des tendances suicidaires, de la paranoïa et des cauchemars homicidaires. Pourtant, deux professionnels de la santé mentale ont tout de même approuvé sa demande de permis d’arme à feu. M. Jaffe, un témoin expert de l’enquête sur la mort d’Aaliyah Desmond, de Shanna Desmond, de Brenda Desmond et de Lionel Desmond, a relevé chez le caporal Desmond, à titre posthume, 20 des 41 facteurs de risque pour les homicides familiaux.
Le rapport contient trois recommandations fortes sur la santé mentale et les armes à feu. Madame la ministre, le gouvernement s’engagera-t-il à donner suite à la recommandation 23, c’est-à-dire que le « bureau du contrôleur des armes à feu devrait recevoir des fonds additionnels pour faciliter des vérifications supplémentaires et continues »?
L’honorable Ya’ara Saks, c.p., députée, ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé : Je vous remercie de la question.
Voici ce que je peux dire : pour ce qui est de ces engagements, le ministre LeBlanc et le ministre Blair seraient mieux placés pour parler de l’établissement des allocations. Cependant, depuis mon arrivée au Parlement et même avant, j’ai constaté de grands changements dans la façon de gérer le trouble de stress, tant au sein des forces armées que des services de police nationaux. Ils reconnaissent maintenant le besoin d’avoir des mécanismes pour soutenir ceux qui servent notre pays en protégeant nos collectivités. Ces personnes sont témoins d’événements traumatiques au quotidien. Il faut mettre en place des mécanismes de prévention et de détection précoce.
Récemment, j’ai accompagné le ministre LeBlanc au déjeuner de la Fédération de la police nationale. Ses représentants ont fait part de leurs données sur la mise en œuvre de mécanismes de prévention précoce et de sondages pour aider les policiers. Je sais que, en tant que gouvernement, nous sommes déterminés à faire en sorte que ceux qui servent les Canadiens soient résilients et se portent bien dans le cadre de leur travail au quotidien.
La sénatrice Bernard : Le gouvernement s’engagera-t-il à donner suite à la recommandation 22, qui propose ce qui suit :
Lorsque les circonstances le justifient, le bureau du contrôleur des armes à feu devrait passer en revue certains permis et demander des informations médicales supplémentaires, au besoin, pour s’assurer que les demandeurs qui ont obtenu un permis remplissent toujours les critères d’admissibilité et maintiennent une bonne santé mentale.
Mme Saks : Là encore, je ne suis pas la ministre chargée de ce dossier et je ne peux donc pas m’engager à donner suite à ces recommandations.
En tant que ministre de la Santé mentale et membre du Cabinet, j’encouragerai certainement mes collègues à donner la priorité à la détermination des principaux outils de prévention qui doivent être pris en compte par tous les organismes d’application de la loi et tous les fournisseurs de services aux Canadiens.
Des mesures de prévention en matière de santé mentale devraient être accessibles dans tous les espaces de travail de tous les lieux de travail; c’est pourquoi nous avons un système national de normes en cours d’élaboration justement à cette fin.