L’honorable Andrew Cardozo : Bienvenue au Sénat, monsieur le ministre. Merci d’être parmi nous aujourd’hui.
En ce qui concerne le fait que des ministres parlent aux sénateurs, à mon avis, tout le monde — et par là je veux dire tous les groupes de pression et tous les Canadiens — peut venir nous parler. Je ne vois donc pas pourquoi le gouvernement fédéral et les ministres ne pourraient pas nous parler. Au fur et à mesure de l’évolution du nouveau Sénat indépendant, je dirais que vous avez l’obligation d’améliorer la communication dans les deux sens avec nous.
En ce qui concerne le projet de loi C-234, pouvez-vous nous donner à nouveau certains des détails que vous avez mentionnés au sujet de l’exemption de 1,5 milliard de dollars existante?
M. Guilbeault : Merci, sénateur. Je crois que le pays se porte mieux maintenant qu’il y a des sénateurs indépendants au Sénat. Avoir des conversations, ce n’est vraiment pas comme tenter de faire pression sur les gens. En fait, des sénateurs viennent me voir pour discuter de dossiers qui leur tiennent à cœur. Je crois que c’est une très bonne chose pour le Canada.
Comme je l’ai dit plus tôt, nous avons investi plus de 1,5 milliard de dollars afin de soutenir le secteur agricole. Je peux vous donner l’exemple de Barlow Farms, une exploitation familiale de cultures de rente qui existe depuis 180 ans à York. Elle a reçu plus de 170 000 $ dans le cadre du volet Adoption afin d’acheter et d’installer un nouveau séchoir à grains continu, ce qui lui permettra de réduire de 46 % le propane utilisé dans le processus de séchage. Voilà le genre d’aide que nous offrons aux agriculteurs partout au pays afin qu’ils puissent réduire leur empreinte carbone et leurs factures d’énergie.
Le sénateur Cardozo : La deuxième partie de ma question nous ramène à la raison pour laquelle nous nous préoccupons de l’empreinte carbone. Parfois, je pense que nous sommes rendus tellement loin dans la discussion sur l’environnement que nous oublions de rappeler aux gens pourquoi tout a commencé.
Qu’est-ce qui ne va pas avec le carbone? Pourquoi cela nous préoccupe-t-il? Toujours au sujet de la taxe sur le carbone, pourquoi nous imposez-vous une taxe si vous allez de toute façon nous rembourser l’argent?
M. Guilbeault : Si des représentants du Bureau d’assurance du Canada étaient ici, ils vous diraient que le coût des changements climatiques pour les Canadiens a augmenté de 400 % au cours des 40 dernières années. C’est un coût que tous les Canadiens doivent payer. En 2021 seulement, le secteur agricole canadien a subi des répercussions climatiques de 500 milliards de dollars.
Le but de notre système de tarification de la pollution est qu’il soit sans incidence sur les recettes, de sorte qu’il ne reste pas d’argent dans les coffres du gouvernement. Nous redonnons 90 % des recettes aux ménages, qui sont ensuite libres de décider quoi faire avec cet argent. Ils peuvent continuer à avoir les mêmes habitudes en ce qui concerne la consommation de combustibles fossiles, ou ils peuvent changer leurs habitudes et commencer à économiser de l’argent qu’ils pourront utiliser à d’autres fins plutôt que de continuer à payer pour les combustibles fossiles.