L’honorable Andrew Cardozo : Madame la ministre, bienvenue au Sénat.
Tout d’abord, félicitations pour l’accord conclu avec Google, que vous avez annoncé à la suite du projet de loi C-18. Il s’agit d’un développement très important.
Ma question porte sur l’avenir à long terme de CBC/Radio-Canada. Comment voyez-vous la société dans les 5 à 10 prochaines années, en ce qui concerne la programmation et la technologie?
L’honorable Pascale St-Onge, c.p., députée, ministre du Patrimoine canadien : C’est une bonne question. Oui, j’ai mes opinions sur ce à quoi devrait ressembler un diffuseur public au XXIe siècle, mais c’est une question qui doit aussi être débattue au sein de la population.
Malgré la diversité des plateformes, l’accès au contenu et la quantité de contenus auxquels les Canadiens ont accès aujourd’hui grâce aux technologies, je crois qu’il est encore plus important, dans un tel contexte, de pouvoir compter sur un diffuseur public. Nous le savons, malgré la diversité et la quantité de contenus accessibles, de moins en moins de médias ont, par exemple, la capacité de produire du contenu d’information qui est essentiel pour la démocratie. Il y a de moins en moins de radiodiffuseurs privés ou de producteurs privés qui ont les moyens de faire découvrir des pans de notre culture un peu moins commerciaux et de faire découvrir les jeunes talents ou des espaces culturels plus nichés, mais qui, en même temps, enrichissent la diversité au pays.
Dans ce contexte, je crois qu’il faut renforcer notre diffuseur public et assurer sa pérennité et sa viabilité à long terme afin qu’il puisse continuer à jouer ce rôle très particulier pour les diffuseurs publics.
Le sénateur Cardozo : Madame la ministre, dans notre monde actuel où il y a beaucoup de changements globaux, ici et dans les médias, la société CBC/Radio-Canada jouera-t-elle un rôle primordial au cours des années à venir?
Mme St-Onge : Je pense que oui.
L’une des choses qui me désolent le plus, c’est tout ce qu’on a perdu sur le plan du journalisme international, par exemple. Il y a de moins en moins de médias qui ont la capacité d’envoyer des journalistes dans différentes régions du monde pour nous raconter ce qui s’y passe et nous faire voir le point de vue canadien sur les différents événements qui ont cours sur la planète.
Dans ce contexte, c’est un des exemples de choses que CBC/Radio-Canada devrait faire. Nous savons que beaucoup de compressions budgétaires ont dû être faites au cours de la dernière décennie à Radio-Canada international. Il s’agit d’une grande perte, car plus que jamais, nous avons besoin de cette lentille canadienne pour expliquer à la population canadienne ce qui se passe.