L’honorable Patricia Bovey : Honorables sénateurs, la question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat.
Connaître, comprendre et célébrer la culture est essentiel pour l’humanité et, avec l’horrible découverte de la semaine dernière, c’est plus essentiel que jamais. Comme je l’ai dit hier, pendant plusieurs années, j’ai travaillé avec les Premières Nations. J’ai élaboré avec elles des études de faisabilité, des objectifs et des plans stratégiques et financiers pour développer des centres culturels et permettre aux gens de comprendre l’histoire, l’art et les traditions autochtones. Le manque de financement fédéral, les tracasseries administratives et, il faut bien le dire, le manque de financement provincial nous ont empêchés de répondre à ces besoins et de réaliser ces rêves. Je crois que les besoins sont encore plus grands aujourd’hui qu’ils ne l’étaient pendant les six années de la première décennie de ce siècle où j’étais intimement impliquée.
En plus de soutenir la recherche d’autres restes d’enfants autochtones dans tout le pays et de soutenir les familles et les communautés touchées par cette tragédie inimaginable, que fera le gouvernement pour soutenir les centres culturels autochtones, qui peuvent être des lieux permanents de guérison, d’apprentissage, de culture, de tradition et de savoir contemporain? Un tel soutien constituerait certainement un pas important vers la réconciliation.
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Je vous remercie de votre question, madame la sénatrice.
Le gouvernement sait que les centres culturels dirigés par des Autochtones sont importants pour faire avancer le Canada sur le chemin de la guérison et de la réconciliation avec les peuples autochtones.
Comme vous m’aviez prévenu que vous alliez me poser cette question, j’ai pu me renseigner sur le sujet. On a porté à mon attention les renseignements suivants, que je vous transmets : le budget de 2021 prévoit accorder à Patrimoine canadien 13,4 millions de dollars sur cinq ans, puis 2,4 millions de dollars par année subséquemment, pour le financement d’événements visant à commémorer l’histoire et le legs des pensionnats autochtones afin de rendre hommage aux survivants, à leurs familles et à leurs communautés, ainsi qu’à appuyer l’organisation de célébrations et de commémorations dans le cadre de la journée nationale de la vérité et de la réconciliation qui a été proposée. Il y a aussi le budget de 2019, qui prévoyait 60 millions de dollars sur cinq ans à compter de 2019-2020 pour faire des investissements en capital dans l’infrastructure des Centres d’amitié, qui pourraient jouer un rôle dans la conception de centres culturels et l’offre de programmes et de services adaptés sur le plan culturel.
Enfin, chers collègues, je tiens à dire qu’il est important d’écouter les souhaits des peuples autochtones et de soutenir leurs initiatives. Le gouvernement les a parfaitement entendus et convient qu’une approche paternaliste de sa part ne constitue pas la meilleure solution.
La sénatrice Bovey : Je vous remercie, sénateur Gold.
Je tiens seulement à ce qu’on m’assure que les organismes autochtones n’auront pas à se soumettre aux mêmes règles que les organismes non autochtones, comme être déjà en activité et avoir trois ans d’expérience dans la mise en œuvre réussie de programmes, avant de pouvoir être admissible à du financement de la part du Conseil des arts du Canada.
Pouvez-vous m’assurer que le gouvernement va élaborer, en collaboration avec les leaders autochtones, des critères plus appropriés pour que les organismes culturels autochtones obtiennent du financement?
Le sénateur Gold : Merci, sénatrice. Je peux vous assurer que le gouvernement travaille avec les communautés et les organismes autochtones et qu’il continuera de le faire pour trouver des façons appropriées de soutenir ces initiatives.
Je ne peux pas vous offrir de garanties en ce qui concerne plus particulièrement le Conseil des arts du Canada. Je ne suis tout simplement pas au courant de ce genre de détails, mais l’approche du gouvernement dans ces dossiers consiste à travailler avec les communautés autochtones ainsi que leurs représentants et leurs organismes pour faire le contraire de l’approche paternaliste adoptée par le passé, selon laquelle c’est le gouvernement qui prenait l’initiative dans ce domaine.