L’honorable Wanda Elaine Thomas Bernard : Honorables sénateurs, ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat.
Sénateur Gold, quand les jeunes en famille d’accueil atteignent l’âge de la majorité, ils ne reçoivent plus d’aide du gouvernement et ils ne sont pas outillés pour relever les défis financiers et émotionnels qui découlent d’une vie indépendante. Une grave conséquence du fait d’être trop vieux pour être pris en charge est la possibilité de tomber directement dans le système de justice pénale. Les jeunes Autochtones et les jeunes Noirs sont surreprésentés dans le système des familles d’accueil et le système de justice pénale.
Le système des familles d’accueil porte aussi l’héritage des pensionnats, comme on a pu le constater de nouveau cette semaine avec les histoires horribles de mauvais traitement et de génocide qu’ont racontées de nombreux survivants et aînés. De nombreux jeunes Autochtones souffrent encore à cause de ce chapitre de l’histoire du Canada. Les problèmes sont encore très pertinents et actuels.
Les jeunes et leurs défenseurs signalent que la pandémie a exacerbé les nombreuses difficultés liées au fait d’être trop vieux pour être pris en charge. Ce segment de la population risque de sombrer dans l’oubli alors que le reste du Canada, lui, rebâtit en mieux.
Sénateur Gold, comment le gouvernement fédéral collabore-t-il avec les provinces et les territoires pour s’attaquer au problème des jeunes qui sont trop vieux pour être pris en charge?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Merci de la question, sénatrice. Le gouvernement sait que tous les enfants, y compris les enfants autochtones et les enfants noirs, méritent de grandir dans un foyer adapté à leur culture et doté des ressources nécessaires à leur réussite dans la vie.
Comme vous le laissez entendre dans votre question et comme les sénateurs le savent, le placement en famille d’accueil relève exclusivement de la compétence des provinces, mais je serais très heureux d’attirer l’attention du gouvernement fédéral sur la possibilité d’examiner le rôle qu’il pourrait jouer pour faciliter le dialogue et contribuer à harmoniser les politiques dans l’ensemble des provinces et territoires.
La sénatrice Bernard : Sénateur Gold, si nous pouvions encourager le gouvernement fédéral à travailler avec les provinces pour arrêter, à l’échelle nationale, le flux de jeunes qui passent des foyers d’accueil au système de justice pénale, ce serait certainement très utile. Est-ce que le gouvernement fédéral pourrait s’engager à le faire?
Le sénateur Gold : Je vous remercie de la question. Le gouvernement fédéral s’est engagé à travailler avec les provinces dans les secteurs où les compétences se chevauchent, comme le système de justice pénale, pour reprendre l’exemple que vous citez. Je vais certainement porter votre suggestion à l’attention du gouvernement.