L’honorable Andrew Cardozo : Ma question s’adresse au représentant du gouvernement au Sénat. Je suis ravi de vous dire que la sénatrice Cordy, le sénateur Yussuff, le sénateur Loffreda et moi-même avons organisé hier une table ronde sur la crise des médias d’information. Il y a eu de nombreuses mises à pied et transactions de vente, que l’on pense à Bell, CTV, CBC/Radio-Canada, SaltWire ou Whitehorse Star, plus récemment. De nombreuses suggestions constructives ont été présentées. Des mesures fédérales comme un modèle sans but lucratif pour les organisations journalistiques enregistrées — comme celui que La Presse a utilisé — ont récolté un vaste appui.
Le gouvernement est-il d’accord pour dire que les médias d’information sont confrontés à une crise? Prolongerez-vous le crédit d’impôt pour abonnement aux nouvelles numériques à l’intention des consommateurs, qui doit prendre fin en 2025?
L’honorable Marc Gold (représentant du gouvernement au Sénat) : Le gouvernement du Canada soutient une industrie journalistique forte, et je suis certain que c’est aussi le cas de l’ensemble des gouvernements et des citoyens. C’est un pilier essentiel de notre démocratie.
Je ne suis pas en mesure de répondre à votre question sur le prolongement du crédit d’impôt pour abonnement aux nouvelles numériques, mais je peux vous dire que le gouvernement du Canada continuera à soutenir le journalisme local. Il a déjà pris de nombreuses mesures. Il a présenté et mis en œuvre de la Loi sur les nouvelles en ligne. Il existe également une série de programmes, comme le Fonds du Canada pour les périodiques et le crédit d’impôt pour la main-d’œuvre journalistique canadienne, qui a récemment été bonifié.
Le gouvernement demeure déterminé à soutenir une presse libre qui est viable, fiable et indépendante en cette période critique où nous recevons tous une avalanche de nouvelles provenant de sources qui sont loin d’être crédibles.
Le sénateur Cardozo : Ma question complémentaire porte sur ce que vous avez dit, à savoir qu’un journalisme fort constitue un pilier de la démocratie. Plusieurs participants de la table ronde, surtout des universitaires, ont exprimé leur crainte que le journalisme soit la cible d’attaques par certains politiciens. Ils ont établi une distinction entre les politiciens qui se livrent à des attaques ad hominem contre des journalistes et ceux qui ne font que leur exprimer leur désaccord.
Selon vous, dans quelle mesure les parlementaires doivent-ils respecter le travail des journalistes qui sont tenus de demander des comptes aux institutions publiques, de poser les questions difficiles et de renseigner le public?
Le sénateur Gold : Encore une fois, je ne prétends pas parler au nom de tous les Canadiens, mais je crois que beaucoup de gens s’entendent pour dire — et je partage certainement leur avis — qu’une presse libre, rigoureuse et vigoureuse est essentielle à la démocratie et que l’un de ses rôles consiste à demander des comptes au gouvernement.