L’honorable Peter Harder : Honorables sénateurs, je prends la parole pour souligner que le vendredi 21 juin marque le cinquième anniversaire de l’adoption du projet de loi C-48, qui vise l’interdiction des pétroliers dans le Pacifique Nord du Canada. J’ai eu l’honneur de travailler avec la sénatrice Jaffer, la marraine de ce projet de loi, qui a été très important pour la Colombie-Britannique et pour de nombreuses Premières Nations du Nord-Ouest du Pacifique.
Le projet de loi C-48 officialise une politique établie en 1985 par l’ancien premier ministre Brian Mulroney visant à prévenir un déversement majeur de pétrole dans l’un des derniers grands écosystèmes naturels de la planète. La côte nord de la Colombie-Britannique comprend un quart de la dernière forêt pluviale côtière tempérée encore intacte dans le monde et les mers les plus productives sur le plan biologique de notre planète. La région abrite des cèdres rouges géants, des saumons, des ours esprits, des couguars, des aigles à tête blanche et plus de 25 espèces de mammifères marins.
Aujourd’hui, je vais vous faire part d’une déclaration de la cheffe Marilyn Slett, présidente de Great Bear Initiative, qui représente les huit Premières Nations des côtes nord et centrale de la Colombie-Britannique et de Haida Gwaii et qui a contribué à guider le Sénat dans l’adoption du projet de loi C-48. Elle a dit :
Cela fait maintenant cinq ans que le projet de loi C-48 a été promulgué. Pendant cette période, nos nations ont collaboré avec les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Canada pour protéger l’environnement naturel, atténuer les changements climatiques et s’y adapter, revitaliser les pêches côtières, ramasser les plastiques et les engins de pêche abandonnés, créer des emplois pour les jeunes et élaborer un plan d’action pour un réseau d’aires marines protégées qui fera date. Notre travail est à l’origine des engagements pris par le Canada dans le cadre de son plan visant à protéger 25 % des aires marines d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030.
Au cours des cinq dernières années, il n’y a pas eu de déversement majeur de pétrole, mais un déversement comme celui du Exxon Valdez serait absolument catastrophique pour les Premières Nations, la Colombie-Britannique et le Canada. Nous restons vigilants face à ce risque.
Dans l’esprit de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et du programme de réconciliation des deux gouvernements de la Couronne, nous remercions le Parlement de protéger nos terres et nos eaux ancestrales à l’aide du projet de loi C-48, qui confirme nos droits constitutionnels et inhérents.
Aucun autre gouvernement ni aucune autre communauté ne dépend aussi directement du milieu marin et n’y est aussi étroitement lié que nous.
Honorables sénateurs, que cette loi protège longtemps la forêt humide tempérée du Grand Ours et les mers qui l’entourent dans le respect des souhaits des gardiens ancestraux de ce territoire, les Premières Nations côtières.
Ce projet de loi a vu le jour au Sénat il y a cinq ans, où il a fait l’objet de beaux discours et de vives discussions. Aujourd’hui, il est accepté pour la protection de l’environnement qu’il offre. Aujourd’hui, nous avons peut-être une leçon à tirer de cette histoire.
Des voix : Bravo!